Jeudi 04 mai, deux oncles d’un ancien député égyptien, candidat déclaré à la présidentielle de 2024, ont comparu devant le parquet de la Sûreté d’Etat, selon un militant des droits humains.
« Mohammed Naguib al-Tantawi et Mohammed Sayyed Ahmed Attiya ont été arrêtés mardi soir à Kafr Cheikh dans le delta du Nil. Ils comparaissent devant le parquet de la Sûreté d’Etat au Caire, une juridiction d’exception », a rapporté Hossam Bahgat, directeur de l’Initiative égyptienne pour les droits personnels (EIPR).
Jusque-là, les charges retenues contre eux n’ont pas été révélées. La justice d’exception en Egypte permet aux magistrats de ne pas informer la défense des détails du dossier. Ce qui risque de compliquer les choses.
Selon la même source, « d’autres amis et soutiens de M. Tantawi ont également été interrogés par le parquet de la Sûreté d’Etat ». Ces arrestations se sont produites mardi dernier, à la veille du lancement d’un dialogue national censé faire participer au débat une opposition presque inexistante en Egypte depuis l’arrivée du Abdel Fattah al-Sissi en 2013.
Ahmed al-Tantawi séjourne actuellement au Liban. Ancien député libéral, il avait émis le vœu en mars dernier de se rendre au Caire le 6 mai prochain dans le désir de se présenter à l’élection présidentielle prévue pour l’année prochaine.
L’arrestation de ses oncles vient une fois de plus accroitre le nombre de prisonniers politiques en Egypte, estimé à plusieurs dizaines de milliers par les ONG. Les autorités avaient assuré avoir lancé une nouvelle stratégie nationale des droits humains et réactivé la commission des grâces présidentielles. Mais du chemin reste encore à faire, pour les défenseurs des droits humains.
Dinho Kazadi