En remportant les primaires de l’Union sacrée, coalition au pouvoir, Vital Kamerhe est sur un boulevard pour retrouver le perchoir de l’Assemblée nationale 15 ans après.
« M. Le président de l’Assemblée nationale, félicitations ! », lance le président Tshisekedi, esquissant un petit sourire. Poignée de main et accolades chaleureuses. « Mes respects Excellence et merci pour tout. Aujourd’hui, c’était un grand jour », répond Vital Kamerhe.
Aussitôt désigné candidat de l’Union sacrée pour la tête de la chambre basse du Parlement congolais, il a été reçu à la Cité de l’Union africaine par le président Tshisekedi. La scène rappelle aussi les retrouvailles entre les deux alliés, en juillet 2022, lorsque M. Kamerhe avait été acquitté, après une condamnation au premier et second degré, dans le procès 100 jours.
Au lendemain des primaires, l’image de Félix Tshisekedi et Vital Kamerhe fait le tour de réseaux sociaux. Si la tenue des primaires était une première, un cadre de l’Union sacrée affirme qu’ils sont tombés à pic. En fait, il fallait départager Vital Kamerhe, Christophe Mboso et Modeste Bahati. Les trois ténors de l’Union sacrée visaient ce poste.
Sur un total de 372 votants, le président de l’Union pour la nation congolaise a obtenu un peu plus de la moitié des suffrages. Suivi de Christophe Mboso et de Modeste Bahati. Telle une voie royale pour retrouver un poste qu’il a dirigé entre 2006 et 2009 avant d’être contraint à le quitter sur fond de discord avec Joseph Kabila, ancien président congolais.
Pour Jean Baudoin Mayo, député de l’UNC, Christopher Mboso et Modeste Bahati ont voulu brouiller les cartes. « Et, voilà qu’après ces élections, nous rentrons aux résultats confirmés par le peuple congolais : A-A/UNC est la 2ᵉ force politique du pays après l’UDPS. À leur place, je ne conduirais pas le président jusqu’à ce niveau », a-t-il dit.
Ces dernières années, Vital Kamerhe, 65 ans, a navigué sur des eaux troubles avant un retour en grâce. Kamerhe a su rester au cœur du pouvoir, mais aussi s’est montré déterminant lors de la victoire du président Tshisekedi à la dernière présidentielle. Depuis, l’homme poursuit sa remontada.
« Vital Kamerhe est repositionné en bonne position. Le président de l’Assemblée nationale, c’est quand même la deuxième personnalité du pays. Ce n’était plus une question de poids politique, mais simplement de députés. C’est la démocratie qui s’est exprimée. Je crois qu’il faut ça au sein de partis politiques », commente à Sahutiafrica le professeur Placide Mabaka, analyste politique congolais.
Au perchoir de l’Assemblée nationale, ce vétéran de la politique congolaise entend redonner à cette institution son prestige et son autorité. « Nous allons faire en sorte que la séparation des pouvoirs soit une réalité. Nous allons pousser le gouvernement et la Première ministre à remplir leurs assignations contenues dans le contrôle du gouvernement. Donc, le contrôle parlementaire sera de rigueur », a déclaré Vital Kamerhe.
Trésor Mutombo