En RDC, le budget actuel ne devrait pas dépasser 350 millions Usd pour couvrir les élections présidentielles, législatives nationales et provinciales. C’est ce qu’a indiqué l’Observatoire de la dépense publique (Odep) dans un communiqué publié vendredi 18 février. Pourtant, la Commission électorale nationale indépendante (Ceni) sollicite un décaissement de 640 millions Usd pour entamer les activités électorales en 2022.
Pour l’Odep, « la course à l’enrichissement illicite, les mauvaises pratiques décriées sous Corneille Naanga, ex-président de la Ceni, ont refait surface. Ce qui met le financement du processus électoral en danger ». « Le pays n’est pas sorti du vieux démon des élections business », déplore cette organisation.
« L’ODEP se dit surpris par cette demande qui est irrationnelle, d’autant plus que, la RDC est à son quatrième cycle électoral. En 2018, 52% du budget des opérations électorales couvrait l’acquisition des matériels et la quincaillerie électorale. Ce qui existe déjà, d’après le rapport du processus électoral 2012 à 2019 », rappelle l’Odep. Qui affirme avoir constaté que le trésor public a décaissé plus de 100 millions Usd, dont plus de 90% couvrent les dépenses de fonctionnement de la Ceni.
Selon l’Ong, le flou s’installe dans les chiffres avancés. « Il y a un écart de 67,2 millions Usd, dont la destination reste à démontrer par les acteurs du circuit de la dépense publique », indique-t-elle.
Le gouvernement et la Ceni ne semblent pas tomber d’accord sur les fonds à décaisser pour le début des opérations du processus électoral. Pour le gouvernement, le budget présenté par la Ceni n’est pas réaliste. Nicolas Kazadi, ministre congolais des Finances, a confié qu’une somme de 37 millions Usd a été décaissée pour les opérations électorales. Mais Denis Kadima, président de la Ceni, déplore un manque de financement.
Joe Kashama