« Aucun dialogue ne peut et ne pourra intervenir avec notre agresseur tant qu’il occupera, quelle qu’en soit l’étendue, une portion de notre territoire », a déclaré le président Tshisekedi lors de la cérémonie d’échanges de vœux avec les ambassadeurs, en poste en RDC.
Félix Tshisekedi reste fidèle à lui-même sur cette question. « Nous n’accepterons aucun compromis, quel qu’il soit, qui n’aurait d’autres objectifs que la sauvegarde de la souveraineté, de l’intégrité territoriale et de la stabilité de la RDC », a dit le président congolais. Même s’il affirme être ouvert pour un règlement du conflit par les voies diplomatiques avec le Rwanda.
Mais, il nuance. « Cependant, pas dans n’importe quelles conditions », a-t-il prévenu. Le chef de l’Etat congolais dit s’en tenir au processus de Nairobi et de Luanda, censé aboutir à une désescalade entre Kinshasa et Kigali, sous tension depuis la résurgence de la rébellion du M23. « Ce plan demeure la seule voie valable pour un règlement pacifique du conflit qui oppose notre pays à son agresseur : la République du Rwanda », croit-il.
Ces accords exigent la cessation des hostilités, le retrait du M23 dans les zones occupées, le retour des réfugiés dans leurs pays d’origine. Pourtant, les rebelles du M23 continuent d’occuper leurs positions dans les territoires de Rutshuru et de Masisi, dans l’est de la RDC, meurtri par près de trois décennies de chaos. Entre-temps, les combats se poursuivent sur le terrain.
Ce mercredi, la société civile de Nyiragongo a alerté que quatre camions remplis de militaires de l’armée rwandaise et de munitions ont traversé la frontière de la RDC lundi 29 janvier. Selon Mambo Kawaya, responsable de la société civile, cité par des médias locaux, ce convoi a été aperçu à Kabuhanga, situé à la frontière entre la RDC et le Rwanda.
« Tant que cette situation perdurera, les FARDC demeureront, quoi qu’il en coûte, commises à leur poursuite ; et ce, jusque dans leurs derniers retranchements », a affirmé le président Tshisekedi, qui insiste sur « des sanctions ciblées contre les responsables du M23 et leurs appuis rwandais pour décourager la rébellion ».
Kinshasa continue d’accuser le Rwanda de l’agresser, en soutenant les rebelles du M23. Des accusations que Kigali a toujours niées, alors que les experts onusiens l’ont attesté dans un rapport. Depuis, Washington tente de jouer à l’apaisement entre les deux Etats voisins, dont les rapports sont souvent orageux.
La Rédaction