La nuit est confuse à Goma, capitale provinciale du Nord-Kivu, Est de la RDC, où la situation sécuritaire est toujours volatile, alors que l’armée congolaise tente de reprendre la main face aux rebelles du M23, qui sont aux portes de la ville.
Tirs sporadiques, fortes détonations dans plusieurs quartiers… Goma dort dans l’incertitude. Les autorités n’ont pas encore réagi autour de cette situation. Jusque-là, l’on ne sait pas qui contrôle effectivement la ville de Goma. Des sources, citées par nos confrères d’Actualité.CD, rapportent que des populations sont restées terrées chez elles, espérant une accalmie. Selon le site d’information Media Congo, Goma est sous le contrôle des Fards. Même s’il fait état d’affrontements sporadiques dans la ville.
Dans un communiqué, Bintu Keita, cheffe de la Monusco, a indiqué que « les rebelles du M23 ont reçu des renforts et des fournitures pour renforcer ses positions sur plusieurs axes, au sud et au nord de Goma ». « Le M23 a notamment déployé une forte présence près de Sake à 25 km à l’ouest de Goma et progresse à Munigi à 9 km au nord de Goma », rapporte le texte. L’Onu appelle le Rwanda à retirer ses troupes du territoire congolais.
Depuis la reprise des hostilités entre les Fardc et le M23, la situation humanitaire est devenue alarmante. En fait, des combats ont provoqué des déplacements massifs de populations. Des centaines de milliers de déplacés ont vidé des sites de déplacés dans la périphérie de Goma.
L’escalade militaire plonge le processus de Luanda, qui bat de l’aile, dans l’impasse. Lors d’une réunion d’urgence au Conseil de sécurité des Nations unies, Thérèse Kaywamba, ministre congolaise des Affaires étrangères, a dénoncé une agression frontale.
Pour elle, c’est une déclaration de « guerre qui ne se cache plus derrière des artifices diplomatiques ». « Une attaque d’une gravité inouïe se déroule sous les yeux du monde », a rué Mme Kaywamba dans les brancards.
Entre-temps, les pourparlers entre Kinshasa et Kigali continuent de piétiner. La Turquie a proposé sa médiation. Si le Rwanda s’est montré ouvert, la RDC a rejeté cette position, arguant que le processus de Luanda reste le seul cadre de dialogue avec Kigali.
La Rédaction