Nappy, vient de l’anglais «natural and happy». C’est un choix capillaire des femmes noires qui décident de ne plus se défriser les cheveux. Larissa Diakanua, congolaise, la trentaine, active dans le digitale, participe cette année à la 4ème édition Adicomdays qui se tiendra en octobre prochain à Dakar, Sénégal. L’évènement récompense le meilleur de la créativité digitale africaine. Le thème de Adicomdays 2020 est: “quel futur pour la communication digitale”.
Mais quel rapport peut avoir la communication digitale avec le cheveux? Nappy en plus. Peut-on dire qu’avoir des cheveux naturels peut rendre une femme heureuse?
Pour l’une des initiatrices de la page Facebook “Nappy du Congo”, plus de 5000 membres, «être Nappy est une question identitaire, une démarche qui permet à certaines femmes de s’accepter. Avoir les cheveux défrisés est devenu normal pour les femmes noires, alors que naturellement à la naissance nous avons les cheveux crépus, affirme Larissa Diakanua. Pourtant, il est devenu anormal d’avoir les cheveux crépus, tout simplement parce qu’on a appris à ne prendre soin des cheveux que par le défrisage », déplore cette congolaise. Larissa Diakanua a appris les astuces sur les cheveux naturels grâce à internet. La technologie donc.
Elle défrise ses cheveux depuis l’âge de 12 ans. Sur un coup de tête, elle décide de les couper après des défrisages qui tournent mal. Autour d’elle, des témoignages des femmes qui ont le cuir chevelu brûlé s’accumulent. D’autres perdent même leurs cheveux à cause des défrisages. «Les défrisants contiennent de la soude caustique. Ce produit brûle le cuir chevelu et l’endommage à cause défrisages répétés. L’hydroxyde de sodium est très abrasif pour les chevenux» explique Larissa Diakanua.

Pour apprendre les astuces sur les soins des cheveux naturels, elle pose la question à Google. Avec une autre amie, déjà nappy, elles conçoivent une page facebook et un groupe whatsup. «Grâce à la technologie nous avons pu créer une communauté de femmes qui se retrouvent pour partager leurs difficultés et préoccupations pour mieux prendre soin de leurs cheveux. Je peux dire que sans ce groupe, je n’aurais pas fait le cheminement que j’ai avec mes cheveux naturels», reconnaît Larissa Diakanua.
«Le parcours de l’acceptation de soi, commence par les cheveux qu’on décide de ne plus brûler en les acceptant naturels. Cette démarche contribue à construire l’identité de la femme noire. Cela l’aide à affirmer sa personnalité, pas forcément en fonction du regard des autres et de la société. Plutôt, en fonction de ses convictions. Sinon, on retombe dans le défrisage, suite aux regards des autres et les critiques qui sont parfois désobligeantes», confie Larissa Diakanua.
Lien de la compétition: Nappy du Congo, ce ne sont pas que des cheveux
La page «Nappy du Congo» l’a aidée à réaliser qu’il y a beaucoup de femmes qui sont en quête, et font face à beaucoup de défis pour changer leur image auprès de la société, en commençant par leurs cheveux.
Jacques Matand’