L’armée soudanaise et les paramilitaires ont échangé des tirs d’artillerie et des roquettes depuis deux rives opposées du Nil à Khartoum, selon des témoins.
Ils confient que l’armée a lancé des tirs d’artillerie et des roquettes depuis Omdourman, alors que les Forces paramilitaires de soutien rapide (FSR) ont répliqué depuis Khartoum-nord.
Les troupes de l’armée se sont retirées d’une base à plus de 800 kilomètres au sud-ouest, dans la ville d’al-Muglad, au Kordofan-ouest, après une attaque des paramilitaires dans cette région riche en pétrole, selon des sources locales.
« Les FSR ont attaqué la base de Wadi Seidna, une base aérienne stratégique située au nord de Khartoum, détruisant un avion de transport militaire C130 et un dépôt de munition », a indiqué porte-parole des FSR.
Des sources confirment dans le même Etat, à Babanusa, de bombardements aériens de l’armée sur des groupes de paramilitaires.
Au Soudan, l’armée a battu en retraite à plusieurs reprises au cours des dernières semaines, alors que les FSR ont pris le contrôle de bases militaires dans la vaste région du Darfour (ouest). Un récit corroboré par des militants locaux affirme que, ces dernières semaines, les bombardements ont surtout touché des habitations civiles. Ils ont fait des dizaines de victimes.
Le conflit déclenché le 15 avril entre le chef de l’armée, le général Abdel Fattah al-Burhane et le général Mohamed Hamdane Daglo, son adjoint, a fait plus de 10.000 morts, selon une estimation de l’ONG Armed Conflict Location & Event Data Project (Acled), considérée comme largement sous-évaluée en sep mois. Il a également déplacé plus de six millions de personnes et détruit la plupart des infrastructures, d’après l’ONU.
Les deux camps sont incapables à la table des négociations de prendre un avantage décisif. Ils n’entendent guère faire de concessions, comme l’a à nouveau démontré l’échec début novembre des négociations menées sous l’égide des Etats-Unis et de l’Arabie saoudite.
Josaphat Mayi