Au Soudan, où un conflit armé sanglant éclaté entre l’armée et les Forces paramilitaires de soutien rapide (FSR), près de vingt-cinq millions de personnes ont besoin d’aide humanitaire au Soudan, selon un rapport des Nations unies publié mercredi 17 mai.
L’organisation onusienne indique avoir besoin d’au moins 2,6 milliards Usd pour assurer son aide humanitaire sur le sol soudanais. D’après l’Onu, plus d’un habitant sur deux, soit 57% de plus qu’au début de l’année en dépendent.
Cette source rapporte que « les vivres se font de plus en plus rares ». Les habitants sont terrés chez eux par peur des balles perdues et, avec les banques fermées depuis le premier jour de la guerre, ils sont forcés de se rationner, poursuit ce rapport.
Malgré le chaos qui règne à Khartoum et surtout dans la région du Darfour frontalière du Tchad, où des combattants tribaux et des civils armés se mêlent aux combats, les négociations pour une trêve humanitaire semblent ne mener nulle part.
Depuis des jours à Jeddah, en Arabie saoudite, les représentants des belligérants sont censés dessiner ensemble des couloirs humanitaires pour laisser sortir les civils et faire entrer l’aide humanitaire, sans avancées.
Toujours à Jeddah, où se tient vendredi un sommet de la Ligue arabe, les chefs de diplomatie égyptien et saoudien et le patron de la Ligue arabe se sont aussi penchés sur le conflit au Soudan.
Alors que les pays arabes sont profondément divisés sur le Soudan, les trois hommes se disent en faveur d’un cessez-le-feu, mais sans en proposer les contours. L’Egypte est alliée au général Burhane, les Emirats arabes unis au général Daglo et Ryad passe pour pouvoir parler aux deux.
Avant la guerre lancée le 15 avril entre l’armée du général Abdel Fattah al-Burhane et les paramilitaires des Forces de soutien rapide (FSR) du général Mohamed Hamdane Daglo, déjà une personne sur trois souffrait de la faim dans le pays, l’un des plus pauvres au monde.
Avec près d’un millier de morts, environ 750.000 déplacés et 220.000 réfugiés, et alors que les combats font de nouveau trembler les maisons de plusieurs quartiers de Khartoum, l’ONU a revu à la hausse ses appels de fonds.
A cela s’ajoute près d’un demi milliard de dollars pour aider les réfugiés dans les pays voisins, eux-mêmes en proie à de graves crises économique, sécuritaire ou humanitaire. Ces réfugiés seront plus d’un million cette année, assure l’ONU.
Mervedie Mikanu