La Côte d’Ivoire va instaurer des périodes de fermeture de pêche en mer au début de l’année prochaine. Cette mesure vise à freiner la baisse du nombre de poissons pour les navires thoniers majoritairement étrangers, a indiqué le ministère des Ressources animales et halieutiques.
Lors d’une conférence de presse jeudi 25 mai, Sidi Tiémoko Touré, ministre ivoirien des Ressources animales et halieutiques, a pris l’initiative d’instaurer un repos biologique annuel dans les zones marines du pays. C’est au regard de la menace que représente la baisse continue des ressources halieutiques marines.
Cette mesure va être appliquée pendant trois périodes, pour différents types de pêches. Du 1er juillet au 31 juillet pour les unités de pêche artisanale, du 1er juillet au 31 août pour les unités industrielles et semi-industrielles et du 1er janvier au 13 mars 2024 pour les navires thoniers, majoritairement étrangers selon le ministre.
Les poissons dont Abidjan veut protéger la ressource sont notamment les sardinelles, les anchois, les capitaines ou le thon rouge. Des peines d’emprisonnement d’un à cinq ans et d’amende de 50 millions (75.000 euros) à 300 millions de francs CFA (460.000 euros) sont prévues en cas de non-respect de la nouvelle réglementation.
Par ailleurs, ces mesures prévoient l’organisation de patrouilles en liaison avec la marine nationale, couvrant toute la Zone économique exclusive (ZEE) de la Côte d’Ivoire, soit 200.000 km², l’information et la sensibilisation des acteurs du milieu de la pêche et la mise en place d’un comité de suivi pour évaluer les effets de la réglementation, a indiqué M. Touré.
La viabilité des ressources halieutiques mondiales continue de diminuer. En Côte d’Ivoire, la production de la pêche marine est passée de 69.769 tonnes en 2003, à 42.738 tonnes en 2020, soit une baisse de 38,75%. La pêche locale ne suffisant pas, le pays importe près de 650.000 tonnes de poissons par an pour satisfaire ses besoins, selon M. Touré.
Mervedie Mikanu