Les autopsies de cadavres retrouvés dans la forêt de Shakahola au sud-est du Kenya, où sont morts une centaine de membres d’une secte prônant de jeûner pour « rencontrer Jésus », ont révélé des organes manquants sur certains corps, selon un document judiciaire.
Les enquêteurs évoquent
« un trafic d’organes humains bien coordonné impliquant plusieurs acteurs sans plus de détails ».
Dans ce document publié lundi, le Directoire des enquêtes criminelles (DCI) demande le gel de comptes bancaires du pasteur Ezekiel Odero. D’après cette organisation, l’influent pasteur a reçu d’énormes transactions en espèces émanant de sommes versées par des fidèles à Mackenzie, qui leur avait demandé de vendre leurs propriétés.
Entre-temps, les recherches de corps et de fosses communes, suspendues en raison du mauvais temps, ont repris mardi dans la forêt de Shakahola.
« Les efforts de recherche et de sauvetage des personnes se poursuivent », a déclaré Kithure Kindiki, ministre. Kényan de l’Intérieur.
Plus d’une centaine de corps, dont une majorité d’enfants, ont jusqu’à présent été retrouvés dans l’enquête sur le massacre de la forêt de Shakahola, dont la révélation a suscité effroi et incompréhension dans ce pays religieux d’Afrique de l’Est.
Selon les autopsies pratiquées sur 112 corps, la plupart des victimes sont mortes de faim, vraisemblabement après avoir suivi les prêches de Paul Nthenge Mackenzie, pasteur autoproclamé de l’Eglise Internationale de Bonne Nouvelle qui prônait de jeûner pour rencontrer Jésus.
Certaines victimes y compris des enfants ont toutefois été étranglées,battues ou étouffées, a indiqué le Dr Johansen Oduor, chef des opérations médico-légales la semaine dernière.
Arrête le 28 avril dans cette affaire , Ezekiel Odero a été libéré sous caution jeudi.
Mercredi 10 mai, un tribunal de Mombasa, la deuxième ville du Kenya, doit se prononcer sur la prolongation de sa détention pour une durée de 90 jours.
Mervedie Mikanu