En Tunisie, le président Kais Saied veut miser sur l’industrie du phosphate pour se passer des empruntes auprès des institutions internationales, notamment le Fonds monétaire internationale.
Pour le chef de l’Etat tunisien, le phosphate dont regorge le sous-sol tunisien à de l’or non exploité. « Notre or est sous terre, alors que le pays est confronté à une situation financière difficile », a déclaré le président Saied au cours d’une réunion du Conseil de sécurité nationale.
Il se convainc que la qualité du phosphate tunisien est parmi les meilleurs du monde. « Il faut trouver une solution rapide à ce problème. Cette situation ne peut pas durer », a dit Kais Saied.
D’après lui, les revenus générés pourraient « renflouer en grande partie les caisses de l’Etat qui ne sera plus dans l’obligation d’emprunter de l’étranger ». Il y a trois semaines, le président tunisien a rejeté les « diktats » du FMI qui conditionne l’octroi d’un prêt de deux milliards Usd à la Tunisie à des réformes économiques et à la levée de certaines subventions étatiques.
En Tunisie, l’exploitation du phosphate est censée être une source de revenus. Le Complexe chimique tunisien, qui transforme le phosphate est également en grande difficulté. Surtout lorsqu’on sait que la production de la Compagnie des phosphates de Gafsa (CPG) a pris un coup depuis la révolution de 2011.
Les raisons ? Le manque d’investissements ainsi que troubles sociaux à répétition pour réclamer emplois et mesures de développement dans la région marginalisée du centre-ouest, où est extrait ce minerai servant à fabriquer de l’engrais. Depuis, la Tunisie n’a extrait que 2,7 à 4 millions de tonnes de phosphate par an. Ce qui l’a fait passer de cinquième à douzième producteur mondial. Pourtant, le pays en produisait 8 millions de tonnes en 2010.
En 2020, le pays a même dû importer du phosphate depuis l’Algérie, voisine, pour subvenir à ses besoins.
La Rédaction