Au Burkina Faso, le Conseil des communications du Burkina a suspendu la diffusion de la chaîne de télévision française TV5 Monde pendant deux semaines, en raison de sa couverture d’un rapport de Human Rights Watch (HRW) accusant l’armée d’exécutions extrajudiciaires.
Cet organe indique que l’accès à son site Internet est bloqué. En outre, les sites Internet de la chaîne allemande Deutsche Welle, des journaux français Le Monde et Ouest-France, du journal britannique The Guardian et des agences africaines APA et Ecofin ont également été bloqués jusqu’à nouvel ordre.
Depuis l’arrivée au pouvoir du capitaine Traoré, les relations entre le Burkina Faso et la France se sont considérablement dégradées. Depuis, ce sont les médias français, qui ont jusqu’alors, été les plus visés.
Cette décision fait suite à des suspensions similaires de BBC Africa et de Voice of America pour avoir couvert l’enquête de HRW, selon laquelle l’armée aurait exécuté environ 223 villageois, en février dernier, dans le cadre d’une campagne contre des civils accusés de collaborer avec des militants djihadistes.
Des accusations démenties, samedi dernier, par Jean Emmanuel Ouedraogo, porte-parole du gouvernement burkinabé. Selon lui, les allégations de HRW comme étant « péremptoires » et a nié que les autorités n’étaient pas disposées à enquêter sur les atrocités présumées. « Les meurtres ont donné lieu à l’ouverture d’une information judiciaire », a-t-il déclaré, citant une déclaration du 1er mars d’un procureur régional.
Au Burkina Faso, la violence dans la région, alimentée par une lutte de dix ans avec des groupes islamistes liés à Al-Qaïda et à l’État islamique, s’est aggravée depuis que les armées respectives ont pris le pouvoir dans ce pays, au Mali et au Niger, voisins lors d’une série de coups d’État de 2020 à 2023.
Selon le groupe américain de surveillance de crise ACLED, le Burkina Faso a connu une grave escalade d’attaques meurtrières en 2023, avec plus de 8 000 personnes tuées.
Josaphat Mayi