En Afrique, 70% de la couverture médiatique des affaires fait référence à des puissances étrangères, dont la France, les États-Unis et le Royaume-Uni. Mais aussi la Russie ainsi que la Chine. Et que les références négatives continuent de dominer la couverture des affaires sur le continent. La corruption est mentionnée dans près de 10% des articles sur les affaires en Afrique. C’est ce qu’a révélé le rapport d’Africa No Filter (ANF), une société internationale de stratégie d’audience mercredi 02 mars.
Ce rapport indique que les mots-clés, les histoires, les cadres et les récits associés aux affaires sur le continent sont dangereusement déformés. « Cette recherche rigoureuse est importante parce que les récits, les cadres et les histoires sont les lentilles à travers lesquelles nous percevons et expérimentons l’Afrique. Ils informent les croyances, les comportements et finalement dictent la politique », a déclaré Richard Addy, auteur du rapport.
Faire taire la créativité
Le rapport souligne que Nollywood est la deuxième plus grande industrie cinématographique au monde. Et que des genres musicaux comme AfroBeats et AmaPiano influencent la culture pop à l’échelle mondiale. Mais les entreprises créatives n’apparaissent que dans 1% de tous les articles d’actualités économiques dans les médias africains et mondiaux.
Entre 2011 et 2016, 22% de la population africaine en âge de travailler a lancé de nouvelles entreprises, soit le taux le plus élevé de toutes les régions du monde. Des start-ups africaines ont reçu une couverture réduite, selon la recherche.
« Les jeunes et les femmes sont sous-représentés dans les histoires d’affaires. Même si les pays africains revendiquent les trois premières places dans l’indice Mastercard pour la plus forte concentration de femmes propriétaires d’entreprise dans le monde. Et les informations commerciales et les analyses sur les questions d’égalité des sexes ont diminué », a dit Moky Makura, directeur exécutif d’Africa No Filter.
L’étude a révélé que les questions de gouvernance, de politique et de réglementation dominent toujours l’actualité en Afrique. En 2021, 54% des nouvelles économiques ont été encadrées par l’action et les politiques gouvernementales.
La Rédaction