Les autorités maliennes ont retiré le passeport diplomatique à l’imam Mahmoud Dicko, figure religieuse respectée dans tout le pays. Si aucune explication n’a été donnée par les autorités, tout porte à croire que cette décision est motivée par les positions anti-junte de l’influent imam.
« L’imam Dicko s’est fait retirer son passeport diplomatique à l’aéroport de Bamako à son retour d’une conférence en Mauritanie voisine », a rapporté à l’AFP un membre proche de son entourage qui s’exprimait sous le couvert de l’anonymat.
Ce retrait survient quatre jours après un référendum sur une nouvelle Constitution, auquel l’imam s’est opposé frontalement, et six jours après une violente prise de position de l’imam en l’encontre de la junte.
Sous le couvert de l’anonymat aussi, un membre des services de sécurité, a lui attribué ce retrait au fait que « des erreurs techniques ont été retrouvées dans le passeport ». L’imam Dicko avait reçu ce passeport sous l’ancien président Ibrahim Boubacar Keïta, renversé en 2020 par un groupe de colonels.
Très écouté au Mali, l’imam Mahmoud Dicko, n’entretient pas toujours des relations cordiales avec la junte au pouvoir qu’il a d’abord soutenu au début avant de se rétracter.
Vendredi dernier, au cours d’une réunion publique contre la nouvelle constitution, l’imam a appelé le peuple à dire non à la junte. Selon lui, elle a confisqué la révolution du peuple de 2020.
Le projet sur la nouvelle constitution initié par la junte, et qui est passé au vote dimanche dernier, divise au Mali, particulièrement au niveau des organisations religieuses qui dénoncent le maintien du principe de la laïcité de l’État dans le texte. Les résultats du vote sont attendus.
Dinho Kazadi