Tombé en disgrâce après des propos critiquant la junte, Choguel Maiga a été démis de ses fonctions de Premier ministre mercredi 20 novembre dans la soirée.
Selon un décret lu à la télévision nationale, il est remplacé par le général Abdoulaye Maïga. C’est le divorce entre Choguel Maiga, qui s’est révélé comme la figure civile de la transition et le général Assimi Goïta. Visiblement, les deux hommes étaient en froid depuis le discours poignant prononcé par le Premier ministre à l’occasion de la première célébration de la reprise de Kidal par l’armée.
Ce jour-là, Choguel Maiga s’est lancé dans une diatribe contre la junte qu’il accompagne depuis trois ans. Sous un ton ferme, il a fustigé sa mise à l’écart par les autorités de la transition devant ses partisans du Rassemblement des forces patriotiques (M5-RFP).
« Le Premier ministre d’un pays ne peut pas apprendre dans les médias que les élections ont été reportées. C’est à la télé que les ministres ont appris que les élections ont été reportées », a lâché M. Maiga avant d’évoquer la question de la transition. Cette période avait été prolongée. Et jusque-là, aucune nouvelle échéance n’a été fixée.
Pourtant, les militaires au pouvoir avaient pris l’engagement sous pression la Communauté économique des Etats ouest-africains (Cédéao) de rendre le pouvoir à des civils élus en mars 2024. Une situation qui a crispé le climat politique au Mali, théâtre de deux coups d’Etat en l’espace de neuf mois.
« La transition était censée prendre fin le 26 mars 2024, mais elle a été reportée sine die, unilatéralement, sans débat au sein du gouvernement », a déploré Choguel Maiga. Sans doute, ces propos ont été très digérés par le général Assimi Goïta, qui a décidé de l’écarter, mais aussi de dissoudre son gouvernement. Le général Abdoulaye Maïga devra nommer une équipe gouvernementale dans les prochains jours.
La Rédaction