En Mauritanie, l’ancien président Mohamed Ould Abdel Aziz inculpé pour corruption menace « de briser son silence », a indiqué Mohameden Ould Icheddou, l’un de ses avocats. Au cours d’une conférence de presse jeudi 18 mars, Mohameden Ould Icheddou a confié que les révélations d’Ould Abdel Aziz « feront du remue-ménage dans le pays et auront pour conséquences de changer beaucoup de choses ». Il affirme qu’il a introduit un recours contre l’inculpation et le placement sous contrôle judiciaire de l’ex-président.
« Si la supercherie actuelle continue, je suis sûr que mon client brisera le silence, malgré son attachement à la Constitution et à son article 93, qui le mettent à l’abri de toute action judiciaire devant les tribunaux ordinaires », a prévenu Mohameden Ould Icheddou, l’un des avocats de l’ancien Président de la Mauritanie.
« Nous avons, dès le départ, opté pour une approche judiciaire basée sur des faits. Or, les accusations sont énumérées par le ministère public sans la moindre preuve. Évidemment, nous dénonçons l’action publique contre l’ancien chef de l’État. Pour nous, son inculpation constitue une violation flagrante de l’article 93 de la Constitution mauritanienne », a dit Maître Icheddou.
Vendredi 12 mars, Ould Abdel Aziz a été inculpé et placé sous contrôle judiciaire, ainsi qu’un de ses gendres, deux anciens Premiers ministres et plusieurs ex-ministres et hommes d’affaires. Désormais, l’ancien président mauritanien doit se présenter trois fois par semaine devant la police. Son passeport lui a été confisqué. Il est contraint de demander l’autorisation du juge pour quitter Nouakchott, la capitale.
Après 11 ans de pouvoir, de 2008 à 2019, Mohamed Ould Abdel Aziz est poursuivi pour corruption, dilapidation, détournements de biens publics et blanchiment d’argent. Ses avocats crient au « règlement de comptes » pour écarter l’ex-président de la scène politique.
Trésor Mutombo