« L’ivresse de la junte malienne lui a fait oublier le sens du protocole et de la diplomatie. Abdoulaye Maïga a fait honte à l’Afrique et au monde civilisé », a réagi Youssouf Mohamed Elmouctar, ministre nigérian délégué aux Affaires étrangères, à travers les réseaux sociaux.
La semaine dernière, Abdoulaye Maïga, Premier ministre par intérim du Mali s’est livré à la critique acerbe contre le président nigérien Mohammed Bazoum lors de son discours à la 77e session de l’Assemblée générale de l’ONU. Il a remis en cause la nationalité du président nigérien, allant même affirmer qu’il n’est pas nigérien.
Ses propos ont été jugés peu diplomatiques du côté nigérien. « Je pense que la nullité et la bassesse de ces propos le confondent, lui et le reste de la junte malienne en un organe en dégénérescence avancée. Le Président Bazoum restera fidèle à son credo celui d’aider le Mali et le Sahel à juguler cette crise sécuritaire et défendre la gouvernance démocratique au sein de la Cedeao que cela plaise ou pas à la junte malienne », a ajouté M. Elmouctar.
Mohamed Saghdouna, député de la majorité, qualifie le Premier ministre malien de « soldat en rupture de ban avec la réalité » de son pays.
À travers un communiqué, l’élu nigérien critique « l’incapacité de l’armée malienne à protéger les civils contre les exactions djihadistes poussant des milliers de Maliens à se réfugier depuis 2012 au Niger voisin ».
Il demande également le rappel de l’ambassadeur nigérien du Mali et la rupture des relations diplomatiques avec « une junte au service de Moscou ».
À couteaux tirés depuis quelques temps, le Mali et le Niger qui partagent une frontière commune dans le Sahel, sont tous en proie aux violences djihadistes meurtrières. Le premier s’est détourné de la France pour demander de l’aide à la Russie, alors que le second a accepté le déploiement des troupes françaises sur son territoire pour endiguer la menace terroriste.
Dinho Kazadi