Après avoir dénoncé les accords de coopération militaire avec les Etats-Unis, le Niger veut miser sur la Russie pour lutter contre la menace djihadiste.
Mardi, la question a été évoquée lors d’un échange téléphonique entre le général Abdourahamane Tiani, chef de la junte nigérienne, et Vladimir Poutine, son homologue russe. Selon un communiqué lu à la radio publique nigérienne, les deux chefs d’Etat ont échangé sur la nécessité de renforcer la coopération sécuritaire pour faire face aux menaces actuelles.
Cette source renseigne que Niamey remercie Moscou de son soutien à sa lutte pour « la souveraineté nationale ». D’après un communiqué du Kremlin, il s’agit d’un échange de points de vue sur la situation dans la région du Sahara et du Sahel, en proie à l’activisme aux groupes affiliés à Al-Qaïda et à l’Etat islamique (EI).
Moscou indique que l’accent a, durant cet échange, été mis sur « une coordination des actions pour assurer la sécurité et la lutte contre le terrorisme ».
Arrivé au pouvoir à la faveur d’un putsch en juillet dernier, le général Tiani a renversé Mohamed Bazoum. Depuis, il s’est orienté vers la Russie, tournant le dos à la France et aux Etats-Unis, mais aussi faisant la sourde oreille face aux pressions internationales.
Dans la foulée, la junte a, mi-mars, dénoncé avec « effet immédiat » l’accord de coopération militaire avec Washington. Ce qui remet en question la présence d’un peu plus de 1.000 soldats américains à Agadez, où les Etats-Unis possèdent une base aérienne de premier plan.
En fait, les autorités nigériennes reprochent à Washington sa « condescendance » et de vouloir influencer sur les autres partenariats extérieurs du Niger, qui se rapproche de plus en plus de la Russie. Ce qui, visiblement, inquiète les Etats-Unis.
Ce mercredi, Mohamed Toumba, ministre nigérien de l’Intérieur, a affirmé que les Etats-Unis vont prochainement soumettre un projet sur les modalités de désengagement leurs soldats dans le pays.
Voisin du Burkina Faso et du Mali, le Niger est confronté aux attaques de groupes djihadistes, qui ensanglantent le Sahel, depuis 2017.
La Rédaction