Le retour de la paix sur le territoire burkinabè et les réformes institutionnelles. Tels devraient être les défis du gouvernement de transition nommé le week-end dernier. C’est ce qu’affirme Siaka Coulibaly, analyste politique burkinabè. « Les attentes sont assez claires. Et le peuple va observer, si le gouvernement de la transition est en train d’applique l’agenda qui lui a été confié », dit l’analyste à Sahutiafrica.
Pour lui, les défis du gouvernement d’Albert Ouédraogo, Premier ministre désigné, sont assez « clairs ». « Il y a d’un côté le retour de la sécurité sur l’ensemble du territoire, permettant aux populations déplacées de retourner dans leur lieu de résidence habituelle. Ce qui démontrera que la sécurité est revenue sur le territoire national », explique Siaka Coulibaly.
L’analyste pense « qu’à partir de ce moment, on peut procéder aux élections nationales ». « Parce que si la population ne peut pas repartir dans son lieu d’habitation naturelle, cela démontrera qu’une partie du territoire national est toujours sous contrôle de groupe terroriste et rend assez difficile la tenue des élections », indique M. Coulibaly.
Lundi 7 mars, le gouvernement transition a, à l’issue du premier Conseil des ministres, promis d’engager des réformes audacieuses en cette période de transition et de lutter contre la menace djihadiste, dont fait face le Burkina Faso depuis 2015.
« Quand on parcourt l’agenda de la transition, on y découvre, effectivement, une série de réformes qui sont prévues parmi lesquelles, il y a le vote d’une nouvelle Constitution et le passage à la 5e République », ajoute Siaka Coulibaly.
D’après l’analyste, « il y a des réformes politiques et institutionnelles à entreprendre, afin que l’instabilité politique qui amène les nombreux coups d’État au Burkina Faso puisse prendre fin ou, en tout cas, s’atténuer fortement ».
Le colonel Paul-Henri Sandaogo Damiba, 41 ans, a nommé le gouvernement transition plus d’un mois après l’éviction du président Christian Kaboré, ex-président. Et c’est après qu’une charte constitutionnelle, qui fixe la durée de la transition à trente-six mois avant les élections censées permettre le retour à l’ordre constitutionnel, a été signée. Selon la charte de la transition, ni le président de la transition ni les membres du gouvernement ne peuvent candidater lors des prochaines élections.
Trésor Mutombo