Des tonnes de bouteilles et bidons nageant comme des bateaux. Certaines maisons inondées ou effondrées. Des habitats vidés des occupants. Plusieurs quartiers de la capitale Kinshasa sont sous les eaux, après la dernière pluie qui s’est abattue sur la ville.
Vers l’arrêt Libulu, situé dans la commune de Mont-Ngafula, la population rencontrée déplore cette situation et appelle les autorités à prendre des mesures avant qu’il ne soit trop tard.
« Des mauvaises constructions qui conduisent à ces dégâts. Tout ceci est la conséquence des constructions anarchique, sans aménagement, sans voies d’évacuation d’eaux », a confié Toponi Kongo, la trentaine et vivant à Libulu.
A Kimwenza, la route a été coupée en deux et n’est plus praticable. « Nous sommes à Kimwenza, cette pluie vient de créer des dégâts et les véhicules ne peuvent plus passer ici pour l’instant », s’inquiète un homme ayant requis l’anonymat.
Est-ce un problème d’urbanisation ou de civisme de la population ?
Pour sa part, Daniel Kalonji, pense que la population doit premièrement cultiver le civisme environnemental et urbain. « Nous sommes les premiers à appeler au secours, mais nous déversons toute sorte d’immondices dans nos caniveaux », a-t-il expliqué.
Hugor Mikadi, étudiant dans une université publique à Kinshasa, jette l’opprobre aux autorités congolaises. « Toute construction de quelle nature, soit-elle, fait état de vérification auprès des services de l’Etat, qui remettent l’autorisation de construire. La faute est partagée certes, mais l’autorité de l’Etat, il n’y en a presque pas à Kinshasa. Tout le monde construit comme il veut », a-t-il déploré.
Cette pluie diluvienne a causé des inondations des maisons et de plusieurs artères de la ville, y compris au centre-ville. Dans les communes situées en hauteur, les têtes d’érosions ont encore évolué. Dans plusieurs quartiers, des murs se sont écroulés.
« Toute ma maison s’est écroulée avec tous les biens qui s’y trouvaient, plus de peur que de mal, ma famille est saine et sauve. C’est le plus important », a réagi Malu, père de famille retrouvé devant sa maison ensevelie sous la boue.
Ali Maliki et Raymond Nsimba