«Je ne crois pas à l’existence de cette maladie parce que je n’ai jamais vu une personne mourir à cause de coronavirus », lâche Patrick Malikidogo, conducteur de taxi à la trentaine rencontrée près de l’hôpital général de référence de Beni, ville située au Nord-Kivu dans l’est de la RDC.
A Beni, il s’observe un relâchement dans le respect des mesures barrières contre la pandémie du COVID-19. Au Rond-point du 30 juin, au centre de Beni, les mesures de distanciation physique ne sont pas observées. Mais aussi le port de masque. Quelques personnes respectent ces mesures pour éviter de se faire contaminer. Un habitant de Beni affirme que l’insuffisance de masques est à la base de ce relâchement de la population. «Je demande à ce que les organisations humanitaires en produisent plus pour aider la population à se protéger», lance-t-il.
Dans certains coins de la ville, des laves de mains sont installés, mais ne contiennent pas d’eau. Il n’y a pas également du savon. «Nous respectons les mesures édictées par les autorités. Mais parfois, nous manquons du savon voire même de l’eau potable», confie Dieumerci, élève en 6e année dans une école de la place. «Je crois vraiment à l’existence du COVID-19. Mais je manque d’argent pour acheter un cache-nez et un lave main», se plaint une vendeuse de poissons au marché central de Beni Kilokwa.
Entre-temps, le pays fait face à une troisième vague de la pandémie. Une flambée de contamination qui est due à la propagation du variant Delta, découvert en Inde. Plus de 200 nouveaux cas ont été recensés le lundi 05 juillet. Des restrictions ont été imposées par les autorités pour endiguer la propagation du COVID-19.
«Nous demandons à la population de continuer à observer les mesures barrières pour éradiquer le COVID-19, car il existe encore», exhorte le docteur Michel Tosalisana, médecin chef d’une zone de santé à Beni.
Augustin Sikwaya depuis Beni