Au moins quatre-vingt-quatre femmes ont été victimes d’abus sexuels des agents de l’Organisation mondiale de la santé (OMS). C’est ce qu’a indiqué la commission d’enquête de cette organisation lundi 04 octobre. D’après ce document, ces cas d’abus sexuels ont été recensés dans les principales zones de la riposte contre la maladie à virus Ebola.
« J’avais passé la nuit au moins sept jours avec un agent de l’OMS. Il me promettait une somme d’argent. C’était environs 400 Usd. Mais il ne m’a pas donné ladite somme », a confié une victime des abus sexuels à Sahutiafrica. Certaines victimes indiquent que ces actes ont eu lieu dans des hôtels. D’autres rapportent qu’ils se sont déroulés dans les maisons louées de ces agents. « Aujourd’hui, je suis tombée enceinte à cause de l’abus sexuel. J’étais à la recherche de l’argent. Un agent m’avait promis un boulot à la riposte, si je couche avec lui », a raconté une victime sous couverte de l’anonymat.
La commission d’enquête précise avoir reçu « les témoignages de soixante-trois, dont l’âge varie entre 13 et 43 ans. Mais avec une moyenne d’âge tournant au tour de 20 ans ». La même source affirme que des victimes ont fait savoir qu’aucune « protection n’avait été utilisée pendant l’acte sexuel. Et dans certains cas, c’est l’auteur présumé de l’acte qui refusait d’utiliser un préservatif ». Elle avance que la majorité de victimes « se trouvait dans une situation économique et sociale très précaire durant la riposte ».
« À cause de la grossesse, j’ai dû abandonner mes études. J’étais à la recherche du boulot et de l’argent », a dit une autre victime. Mais Tedros Adhanom Ghebreyesus, directeur général de l’OMS, promet des « conséquences sévères pour les responsables de ces actes ».
Selon les enquêteurs, quatre-vingt-trois auteurs présumés, dont 21 étaient des employés de l’OMS ont été identifiés. Les associations de femmes attendent « que ces victimes soient prises en charge ou que les dommages soient réparés ».
Augustin Sikwaya depuis Beni