Initiée par le député national Boris Mbuku Laka, la proposition de loi interdisant la consommation de la viande des animaux domestiques, chien et chat, suscite des réactions à Kinshasa, capitale de la RDC.
Pour Edgard Amsini, la consommation de ces viandes est, d’une part, liée aux conditions socio-économiques du pays. « Un bon nombre de Congolais crèvent encore de faim de nos jours. Et par manque de moyens, certaines personnes font recours à ces animaux domestiques pour satisfaire leur faim », pense-t-il. Même s’il affirme que le fait de consommer ces viandes exposent à « des maladies ou infections dangereuses ».
Nesline Kiabueso, assistante sociale à la vingtaine, estime que « les viandes de chiens et de chats ne diffèrent pas des autres viandes que nous consommons ».
« Je ne trouve aucun problème à la consommation de ces viandes. Auparavant, on ne l’attribuait qu’aux Luba, une tribu congolaise. Mais aujourd’hui, c’est presque tout le monde qui en mange. Cela relève du choix de tout un chacun. Bien qu’ils nous soient familiers, ça n’empêche pas de les abattre et de les consommer en cas de besoins parce que ce sont aussi des viandes comme toute autre », croit-elle.
Jostar Mbambi indique, par contre, que cette proposition de loi peut réduire le taux de délinquance juvénile dans la ville province de Kinshasa.
« La plupart de délinquants, qui sèment de la pagaille dans nos différents quartiers aujourd’hui, en consomment beaucoup. Et au fur et à mesure qu’ils en consomment, ils adoptent les agissements de ces bêtes et deviennent plus agressifs. Ils agressent des gens sans aucune pitié comme le font ces bêtes », pense M. Mbambi.
Mercredi 12 avril, Boris Mbuku Laka a déposé cette proposition de loi à l’Assemblée nationale. Cela fait suite au texte initié par la députée Annie Mombunza sur l’élevage en RDC.
Boris Mbuku plaide pour la protection des animaux de compagnie qui, selon lui, sont en menace de disparition. Il propose dans cette loi des peines allant jusqu’à 20 ans de prison pour tout celui qui sera pris en flagrance de consommer la viande de chien ou de chat publiquement.
Relativement à cette proposition de loi, l’Assemblée nationale a déclaré recevable la loi sur l’élevage. Cette dernière a été envoyée à la commission Environnement.
Mervedie Mikanu