Une dizaine de personnes ont été blessées, dont deux grièvement, lors d’une manifestation contre l’occupation de Bunagana par la rébellion du M23 à Goma, chef-lieu de la province du Nord-Kivu, dans l’est de la RDC, ce lundi 26 septembre, a confié une source médicale à Sahutiafrica. Mais jusque-là, les autorités n’ont avancé aucun bilan.
« Nous avons reçu depuis le matin déjà treize blessés, dont deux graves et d’autres légers suite à cette manifestation. Quand ils viennent nous les prenons en charge, mais qui vont payer ? », s’interroge cette source qui a requis l’anonymat.
Marché, Boutiques, magasins, écoles et différents bureaux administratifs sont restés fermés. Une manifestation à l’appel de la société civile a paralysé la ville de Goma. Des dispositifs importants des policiers sont observés dans les coins chauds de la ville pour parer à toute éventualité insurrectionnelle. Les élèves et écoliers, qui se rendent à l’école, ont vite rebroussé chemin.
Le maire de la ville de Goma, qui a sillonné le centre et marché stratégique, a menacé d’arrêter tous ceux qui n’ont pas pu ouvert leurs boutiques. « Venez ouvrir vos boutiques et magasins. Ceux qui ne veulent pas ouvrir seront traités de complice et serons arrêtés par l’ANR. La police est là pour vous sécuriser et vos biens. » dit François Kabeya Makossa, maire Goma.
Des arrestations ont été signalées lors de cette manifestation. L’un d’eux condamne cette attitude. « Ayant constaté que la population a boycotté son appel, comme le ridicule ne tue pas, le maire policier de Goma menace maintenant la population, en voulant les obliger à ouvrir leurs boutiques et service sous peine de sanctions de l’ANR. C’est tellement ridicule de la part du maire François Kabeya Makosa », a déclaré Me Jimmy Nzialy, un des leaders des mouvements citoyens.
Malgré l’interdiction de ces villes mortes, les mouvements citoyens maintiennent d’aller dans les rues demain mardi 27 septembre.
« Cependant la société civile Nord Kivu et les mouvements citoyens rappellent à la population que demain mardi 27 sept 2022 sera aussi une journée ville morte sur toute l’étendue de la ville de Goma », affirme M. Nzialy.
La résurgence de la rébellion du M23, considéré comme un mouvement terroriste soutenu par le Rwanda par Kinshasa, a brouillé les relations entre les deux pays. En juillet dernier, Kinshasa et Kigali ont décidé d’une désescalde à travers une feuille de route dite de Luanda qui prévoit le retrait du M23 dans ses positions en RDC. Pourtant, la réalité est toute autre sur le terrain. Les rebelles du M23 occupent toujours Bunagana.
Reagan Kimbale