L’ONG Human Rights Watch dit craindre une violente répression des prochaines manifestations politiques après les félicitations adressées à un commandant de la police par le président Tshisekedi.
Cette organisation s’insurge du fait que deux jours après la répression violente d’une manifestation de l’opposition contre la vie chère dans le pays, le président Félix Tshisekedi a publiquement félicité le chef de la police qui a supervisé ces opérations. « Bravo pour le travail que vous avez fait, zéro mort. Les voyous ont été maîtrisés, c’est très bien », avait-il déclaré.
Pour HRW, ces propos du chef de l’État congolais « font craindre que l’enquête policière sur les violences manque d’impartialité et que le gouvernement encourage l’usage excessif de la force par la police lors de futures manifestations ».
Selon Carine Kaneza Nantulya, directrice adjointe de la division Afrique de HRW, la brutalité de la police congolaise contre les manifestants est une tentative de réduire au silence toute dissidence et de dissuader les futures manifestations.
« Le président Tshisekedi ne devrait pas récompenser les officiers supérieurs lorsque les manifestants sont violemment réprimés, mais plutôt veiller à ce que les enquêtes soient crédibles et équitables et que tous les individus reconnus responsables d’abus soient sanctionnés ou poursuivis de manière adéquate », ajoute t-elle.
À l’approche des échéances électorales, l’opposition s’organise en RDC et se montre de plus en plus critique contre le pouvoir. Jeudi dernier, la police a empêché quatre de ses principaux leaders à se réunir devant le siège de la commission électorale nationale indépendante, chargée d’organiser les élections et dont ils dénoncent la composition. Sans se fatiguer, ils ont annoncé l’organisation des manifestations chaque semaine à Kinshasa.
Dinho Kazadi