Dans sa série sur la promotion de l’environnement et de certains sites touristiques en RDC, Sahutiafrica lance une série sur le jardin Botanique de Kisantu, dans l’ouest du pays. Un reportage de Ali Maliki, de retour de Kisantu.
« Crou, crou, trou ! », résonnent des sifflements d’oiseaux. Le jardin botanique de Kisantu dégage fraîcheur et délicatesse. Des vues « enracinées » et fleuries. Des hauts arbres surmontés de fleurs aux teintes éclatantes, vestiges séculaires de l’histoire coloniale. On peut se régaler du calme du jardin aux diverses variétés.
Loin des vacarmes et des industries polluantes de Kinshasa, capitale de la RDC. On le sait, les bénéfices de la nature sont multiples. Que ce soit pour la biodiversité ou l’adaptation au changement climatique de la cité d’Inkisi, située à plus d’une centaine de kilomètres de Kinshasa.
Du jardin
D’une superficie de 225 hectares, le jardin botanique contient plus de deux milles variétés d’espèces locales et importées dont un arboretum de plus de 200 espèces indigènes, une serre de plantes succulentes, une collection d’orchidées, etc. On y trouve un petit espace animalier où on trouve un crocodile du Nil, un chacal, un babouin ainsi qu’un python, etc…
Créé au début des années 1900 par le frère jésuite Justin Gilet, le jardin a atteint son apogée à la fin des années 1950, avant de connaître plusieurs décennies d’abandon.
Une vue étendue près de la rivière Inkisi
Avec les couleurs, les odeurs et les bruissements, tous les sens sont en éveil. L’on peut découvrir l’agathis dammara dont la résine est récoltée commercialement. «Sentez », nous demande Jean Chrysostome, un des guides du jardin. « C’est incroyable, elle sent vraiment l’encens ! », s’exclame un visiteur. « L’agathis dammara et l’arocacia communément appelé le « désespoir du singe » produisent deux résines qu’on utilise comme encens dans les églises catholiques. Elles ont également des vertus médicinales pour le traitement du rhumatisme », ajoute Jean Chrysostome.
Dans le parcours, le jardin propose une dizaine de chalets, situés dans un espace arboré au bord de la rivière Inkisi. « L’objectif est d’attirer de la clientèle touristique, d’allonger leur séjour. Le monde attire le monde. Tout ça en préservant les acquis : la quiétude, la beauté et la tranquillité », assure Christian, la trentaine, en tenue d’éco-garde.
« Sans le jardin botanique de Kisantu, la ville d’Inkisi ne vaut rien », pense Jean-Pierre, visiteur, accompagné de sa fiancée Michelle assis sur un banc et regardant le coucher du soleil. « Cette vue de la rivière Inkisi dans le jardin, vous allez la trouverez nulle part. C’est une grande richesse pour nous d’avoir ce jardin. Nous devons la conserver », ajoute-t-il.
Le jardin botanique de Kisantu offre aux visiteurs des précieuses ressources pour les bénéfices de la nature et sur le bien-être de la population environnante. Même s’il manque cruellement des moyens pour gérer ses collections.
De retour de Kisantu, Ali Maliki