Lundi 19 août, les photographes ont célébré la Journée internationale de la photographie entre nostalgie et défis du numérique à Kinshasa, capitale congolaise.
Alors que les smartphones ont démocratisé la photographie, les photographes traditionnels se retrouvent confrontés à un changement radical dans leurs pratiques et leur rentabilité. Roger Kudia, photographe confirmé de Kinshasa, témoigne de cette mutation. « Avant l’avènement des iPhones, je capturais plus de 50 photos par jour », se souvient-il. « Hormis mon travail d’infirmier, la photographie nourrissait ma famille ». Aujourd’hui, il constate une baisse significative de sa clientèle, les photos en carte postale ayant perdu de leur attrait.
« Mon travail de photographe est rentable uniquement pendant les festivités de fin d’année », ajoute-t-il avec une pointe de nostalgie.
Pour Rose Tolenga, amatrice de photographie et utilisatrice assidue des réseaux sociaux, la pratique photographique a pris une nouvelle dimension. « Avec mon iPhone, je prends pas moins de 15 photos par jour », confie-t-elle. « Les réseaux sociaux sont devenus indissociables de la photo, et j’aime partager mes clichés avec mes amis et ma famille ».
La Journée internationale de la photographie à Kinshasa est donc un moment de réflexion sur l’évolution de cet art et ses nouveaux défis. Si la photographie a été démocratisée par le numérique, les photographes professionnels doivent s’adapter et trouver de nouvelles voies pour se démarquer et subsister.
Ephraïm Kafuti