« La police doit rester professionnelle, elle nous traite comme des va-nu-pieds et pourtant, nous sommes des intellectuels. Les forces de l’ordre ne pouvaient pas agir de la sorte », déplore un médecin. Vêtus tous en blouse blanche, banderoles et cartes en mains. Les médecins sont descendus ce mercredi 21 septembre dans les rues de Kinshasa, capitale congolaise, pour réclamer honneur et dignité dans leurs professions.
« Nous revendiquons nos primes de risque, nous n’avons pas de salaire et il y a des médecins qui n’ont pas de logement », lâche un médecin qui a requis l’anonymat. « Nous avons prévu d’aller jusqu’à la Primature, pour déposer un mémo auprès du Premier ministre, mais la police s’interpose aussi bien que notre marche soit pacifique. Pourtant, on avait avisé l’autorité urbaine », regrette-t-il.
Ils scandent des chants. Les policiers tentent de le calmer et de le disperser. Mais ils refusent de reculer. Les médecins, en colère, assiègent le croisement des avenues Colonel Ebeya et Huileries dans la commune de la Gombe, centre d’affaires.
Le ministre provincial de la Santé s’est présenté pour tenter de calmer la situation sans succès. Jusqu’à l’arrivée de Gentiny Ngobila, gouverneur de la ville. Les discussions se poursuivent, mais visiblement rien ne semble détourner les manifestants de leur objectif.
Depuis 2021, le Syndicat national des médecins (Synamed) réclame des améliorations de conditions de vie des médecins, mais aussi la régularisation de la situation de certains collègues qui travaillent depuis des années sans jamais être immatriculés, ni même payés.
Joe Kashama