Ce mercredi 31 janvier, le pape François est attendu à Kinshasa, capitale congolaise. Une première depuis 1985. Cette visite du souverain pontife suscite beaucoup d’attentes en RDC.
Assisse sur un banc dans l’enceinte de la paroisse Notre-Dame de Fatima, en plein centre-ville de Kinshasa, Plamedie Bukasa, jeune étudiante, attend impatiemment l’arrivée du pape. Pour elle, c’est une bénédiction de recevoir le souverain pontife. « Ça n’arrive pas tous les jours de recevoir le pape dans son pays », s’extasie-t-elle.
Bénédiction
« A chaque fois, mon père me parlait de la visite du Pape Jean-Paul II en RDC. C’était un évènement unique pour lui. Maintenant je vais aussi ressentir ce que ça fait de voir le Pape en live. Je crois que ça me fera un bon souvenir », dit-elle. Plamedi Bukasa promet d’être très matinale à la messe que dira le pape à Ndolo mercredi. Tout comme la personne qui l’a précédée, un mot revient régulièrement dans sa bouche : bénédiction. « Oui, recevoir le pape dans notre pays, représente pour nous Catholiques une bénédiction inestimable », souffle Medie Donke, catholique et journaliste.
«Nous voulons que cette visite soit une restauration de la paix dans notre pays»
Pourtant, cette visite du pape intervient dans un contexte d’instabilité persistante dans l’est de la RDC, où les FARDC et les rebelles du M23 s’affrontent dans les collines de Rutshuru et des groupes armés tuent et massacrent à Beni et en Ituri. Pendant ce temps, la résurgence du M23 a plongé les relations entre Kinshasa et Kigali dans l’agitation. Depuis, les deux pays voisins, dont les rapports sont orageux, s’accusent des velléités de déstabilisation. A Kinshasa, la Communauté internationale est souvent pointée du doigt.
A Beni, la société civile affirme que cette visite du pape pourra aider la RDC sur le plan international pour le retour de la paix. Medie Donke, fervente catholique, en est aussi persuadée.
«Le passage du pape sera une belle occasion de réconcilier notre classe politique»
« Nous voulons que cette visite soit une restauration de la paix dans notre pays. Qu’elle soit une consolation, une réponse de Dieu aux problèmes de notre pays », attend-t-elle.
L’arrivée du pape François intéresse aussi de non-catholiques. Des fidèles d’autres religions accordent une attention particulière à cette visite du souverain pontife. « Je pense que le passage du pape en RDC, sera une belle occasion de réconcilier la classe politique de notre pays. Surtout quand on voit ce qui se passe dans la partie Est de la République, on ne peut se permettre d’être divisés. Ça arrange nos ennemis. Il est temps que les hommes politiques s’unissent et fassent front commun pour affronter ceux qui nous veulent du mal », croit Gaston Sadi.
En outre, il espère que la présence du Pape va être une belle opportunité pour attirer l’attention de la Communauté internationale sur les problèmes de la RDC.
« Nous saluons l’arrivée du pape, mais nous lui demandons de plaider en faveur de la RDC auprès de la Communauté internationale pour qu’elle sanctionne le Rwanda qui agresse la RDC, mais aussi de prier nos militaires, qui sont au front », espère Janvier Isara, habitant de Beni.
Après l’étape de la RDC, où il va passer quatre jours de visite apostolique, le Pape François se rendra au Soudan du Sud, en proie des conflits communautaires sanglants et qui peine à se stabiliser depuis son accession à l’indépendance depuis 2011.
Dinho Kazadi et Augustin Sikwaya