Dans la série que le site d’information panafricain Sahutiafrica consacre au port du pagne en RDC, le deuxième article présente la perception du port du pagne par les jeunes filles kinoises.
Il a plu tout l’avant-midi à Kinshasa, capitale congolaise. Les eaux stagnent. Dans la commune de Makala, située dans le centre de Kinshasa, comme dans plusieurs agglomérations, c’est rare d’apercevoir des jeunes filles vêtues en pagnes. C’est le cas pour Huguette Nzuzi, croisée dans cette commune.
« C’est bien de porter le pagne. Mais je ne préfère pas m’habiller ainsi », dit Huguette, clair de peau à la quarantaine révolue. Elle confie qu’elle se sent mal aise dans cette tenue.
« Je ne suis pas fan des pagnes. Porter le pagne comme les font nos mères ne me convient pas. Je préfère mettre autre chose », raconte Prisca Ngina. Elle n’est vêtue en pagne que lorsqu’elle fait des travaux ménagers. « Si vous me demandez de me faire confectionner un pagne, je me ferai un modèle très sexy », souffle-t-elle avec un léger sourire.
Si certains affirment qu’elles ne sont pas à l’aise lorsqu’elles portent cette tenue. D’autres par contre confient que le port de pagne incarne pour une femme les valeurs africaines. Frida, qui rêve de devenir modéliste, estime que le port de pagne est une vertu pour une femme africaine.
« Une fille qui met ses deux pagnes couvre entièrement son corps. Elle est différente de celles qui exposent leurs corps en mettant des vêtements sexy pour attirer les hommes. Un homme qui se respecte n’épouse jamais une fille qui expose ses parties intimes », déclare Frida, élève dans une école de la ville.
Alors qu’il devient de plus en plus rare de voir les jeunes filles nouer un ou deux pagne à la taille, quelques-unes confectionnent des jupes ou des pantalons avec des tissus en pagne.
Mervedie Mikanu