Promouvoir l’industrie du livre en RDC. C’est l’objectif de la première édition du festival Buku prévue à l’académie des Beaux-Arts dans la capitale congolaise, Kinshasa, du 5 au 7 mai.
Conférences sur le livre, les droits d’auteur, exposition de livres, ateliers, projection de films et bandes dessinées, échange sur la littérature russe, lecture publique… Le festival Buku est annoncé comme une fête des amoureux de la littérature. Ce festival, organisé par des libraires, écrivains et des éditeurs, sera marqué par la remise du prix Patrice Emery Lumumba.
« Ce festival a pour particularité de mettre avant les auteurs congolais et africains pour vendre la littérature locale », souffle Ben Kamanda, coordinateur du festival Buku, devant un parterre de journalistes.
Pour Marie Sambayi, initiatrice du projet, il s’agit de montre que le livre n’est pas seulement un bien universel, c’est aussi un bien culturel ». « Il faut faire prendre conscience aux autorités congolaises l’importance de considérer les livres écrits par les auteurs congolais », affirme-t-elle.
En fait, un mémo sera déposé auprès du gouvernement congolais après le festival. « Les écrivains sont les gardiens de notre identité, mais aussi pourront être les ambassadeurs de notre culture », se convainc Mme Sambayi. Selon l’écrivain Christian Gombo, directeur de programme du festival, un livre sera présenté par les éditions Afrika. Il détaille le programme d’activités de ce qu’il considère comme « une fête des amoureux de la littérature ».
Auteure d’un ouvrage critique sur le régime du président Paul Kagame, la journaliste britannique Michela Wrong est l’invitée du festival Buku. Dans son livre « Assassins sans frontière », la journaliste fait un plongé dans le cœur du système Kagame et son financement. Pourquoi un tel choix dans un contexte marqué par les tensions entre Kinshasa et Kigali, en brouille depuis la résurgence de la rébellion du M23 ?
« C’est un livre qui a apporté des preuves substantielles, mais aussi un angle différent. C’est nous qui vivons cette histoire. Nous en sommes les premières victimes et les premiers témoins. On a chance depuis peu que le message a été relayé au niveau international. Les gens commencent à réaliser la nature d’agression que nous subissons sur notre territoire. Nous n’avons pas voulu être politique ou dans le débat d’idées, mais nous avons vraiment montré une enquête journalistique pour voir exactement comment une enquête est réalisée ? », explique Marie Sambayi.
Elle affirme qu’il sera question de confronter cette enquête journalistique à un roman d’un auteur congolais écrit sur le même sujet. « L’écrivain s’est inspiré des faits réels. C’est intéressant que nous, Congolais, qu’on fasse face à des personnes extérieures, qui n’ont pas les mêmes regards de la réalité, enfin de comprendre et les amener à comprendre notre réalité », argue-t-elle.
Une façon de dicter déjà le tempo pour ce qui sera la première édition du Buku…
Trésor Mutombo