Le Cardinal Fridolin Ambongo, cardinal archevêque de Kinshasa, a fait savoir lors d’une conférence de presse tenue vendredi 21 octobre, que le conflit intercommunautaire impliquant plusieurs autres groupes ethniques dans le territoire de Kwamouth, dans la province de Maï-Ndombe, risque de s’étendre à Kinshasa si le gouvernement ne mène pas le processus de dialogue et de réconciliation entre les parties en conflits.
Il soutient qu’on ne peut pas réduire ces violences aux seules communautés Teke et Yaka.
« La réalité est beaucoup plus complexe qu’on ne le croit. Plusieurs groupes ethniques de la RDC sont impliqués dans ce conflit : il y a des Bangala, des Batetela, des Baluba, des Bambala, des Yanzi. Même si les Yaka sont majoritaires, dans cette contrée, ce n’est pas un conflit ethnique, c’est un conflit autour de la gestion des fermes et des plantations que les autres ont acheté aux Teke ou qu’ils sont en train de louer aux Teke », a dit l’archevêque de Kinshasa.
Il souligne que ce conflit de terre est né de la majoration de redevance coutumière. « A l’origine, le territoire de Kwamouth appartenait aux Teke. Mais au fil des années d’autres tribus sont venues s’y installer, soit en prenant des terres en location, soit en achetant des terres devenant ainsi des propriétaires, employant la main d’œuvre qui vient de partout, des quartiers populaires de Kinshasa », a-t-il indiqué.
Des affrontements entre Teke et Yaka ont déjà fait plus de 180 morts et plusieurs déplacés, selon les autorités congolaises.
Sur la question de savoir s’il y a une présence étrangère, notamment rwandaise dans ce conflit. Le Cardinal est formel sur cette question. « Je ne peux pas affirmer des choses que je n’ai pas entendues. Moi personnellement, je n’ai rien observé et aucun de mes interlocuteurs ne nous ont parlé des gens venus d’ailleurs tout le monde nous a parlé d’un conflit de terre. On ne parle pas des Rwandais là-bas », a-t-il martelé.
Le cardinal recommande entre autres aux autorités compétentes de tirer au clair le rôle joué par les instigateurs de ce conflit intercommunautaire.
« Ce qu’on pourrait appeler une main noire, c’est ce que j’ai appelé la dimension politique c’est-à-dire une sorte de concurrence pour le contrôle de la terre et à cela s’ajoute le rôle trouble de ce faux Kiamfu qui est allé à Kwamouth pour installer un chef qui n’était pas Teke. Cela, qu’on peut dire qu’il y a une noire qui part de Kinshasa pour le contrôle de cette terre », a-t-il conclu.
Raymond Nsimba