Accusés d’avoir fui les combats contre le M23, deux nouveaux soldats ont écopé de la peine de mort au tribunal militaire de Butembo au Nord-Kivu, Est de la RDC, vendredi 5 juillet.
Pour Kahambu Muhasa Melissa, magistrat de l’Etat, ce procès a un caractère dissuasif et pédagogique. Il affirme que la mission est de faire comprendre aux soldats que fuir les lignes de combat ne les protège pas, mais les expose à de lourdes sanctions.
Le tribunal militaire indique que l’un des soldats, Kakule Mupasula Raphael, avait abandonné la ligne de front à Kanyabayonga et a pris la fuite. Il a été également reconnu coupable du meurtre de l’enfant d’un officier. L’intéressé a pourtant plaidé « non coupable ». Il clame son innocence et nie avoir tué l’enfant.
Kakule Mupasula déclare qu’il n’était pas le seul à avoir quitté la ligne de front. « Nous étions nombreux soldats, à avoir fui Kanyabayonga. Même nos commandants ont fui aussi », a-t-il dit.
Le deuxième soldat a été accusé d’avoir tiré sur une ambulance, dont le chauffeur refusait de le prendre à bord. Pourtant, il tentait de quitter le champ de bataille. Il a plaidé coupable et a demandé que des circonstances atténuantes soient prises en compte.
En RDC, l’armée congolaise combat depuis plus de deux ans les insurgés du M23, soutenus par le Rwanda, selon un rapport d’experts onusiens. La semaine dernière, les rebelles ont pris le contrôle de la commune de Kanyabayonga, d’une importance stratégique.
Ce nouveau jugement fait suite à la condamnation à mort de vingt-cinq soldats jeudi dernier. Il s’agit de la volonté des autorités de montrer qu’elles ne toléreront pas les désertions qui ont contribué à mettre la RDC en retrait dans le conflit.
Josaphat Mayi