En RDC, le Cardinal Fridolin Ambongo a, dans une sortie médiatique, critiqué la décision du gouvernement de lever le moratoire sur l’exécution de la peine de mort.
« Je ne trouve pas qu’un gouvernement responsable puisse lever une telle option pour punir des gens qu’on appellera des traîtres. Premièrement, la notion de traître », a déclaré l’Archevêque de Kinshasa dans une interview à KTO.
Il affirme ne pas souhaiter que « l’on profite d’une notion floue des traîtres pour des règlements de comptes sur le plan politique ». Pour lui, il faut d’abord se mettre d’accord sur ce que signifie cette notion.
« Lorsque je prends la réalité de chez nous au Congo, les grands traîtres à la patrie sont justement ceux qui sont au pouvoir. Dès lors, qu’ils ne servent pas l’intérêt du peuple, ce sont eux qu’on doit considérer comme des traîtres parce qu’ils n’assument pas le rôle pour lequel, ils ont reçu des charges, c’est-à-dire service à la population », a dit le Cardinal Ambongo.
En RDC, plusieurs organisations et activistes des droits humains ont dénoncé la levée du moratoire d’exécution de la peine de mort et craignent que cela ouvre un couloir à des « exécutions sommaires » lorsque « la justice est malade ».
Mercredi dernier, cette décision avait été rendue publique dans une circulaire signée par Rose Mutombo, ministre congolaise de la Justice. Le gouvernement a décidé de reprendre les exécutions capitales, notamment contre les militaires accusés de trahison sur fond de la résurgence de la rébellion du M23.
Pour Mme Mutombo, le rétablissement des exécutions vise à « débarrasser l’armée de notre pays des traîtres et d’endiguer la recrudescence d’actes de terrorisme et de banditisme urbain entrainant mort d’homme ».
Mais, la peine de mort était, régulièrement, prononcée dans des affaires impliquant des militaires ou des membres de groupe armés. Sans être appliquée depuis la signature du moratoire décidé durant le régime de Joseph Kabila, ancien chef de l’Etat congolais. Ce qui a changé les condamnations à mort à la prison à perpétuité.
La Rédaction