Plus de 10 000 burundais réfugiés du camp de Mahama, district de Kirehe, à l’Est du Rwanda sont rentrés au Burundi depuis mars 2021. Les conditions de vie difficile seraient la grande raison de ce retour. Privé de 60% de ration alimentaire mensuelle, cela fait bientôt un mois qu’une catégorie de réfugiés ne reçoit même une graine de maïs.
Confrontés à des conditions de vie difficiles, les Burundais réfugiés au Rwanda, pour la plupart depuis 2015, se disent contraints de rentrer. Un retour « quasi-forcé ».
Depuis le début du mois de mars 2021, la ration donnée mensuellement à ces réfugiés du camp de Mahama est réduit de 60%. En temps normal, la ration était de 7600 francs rwandais par individu, équivalent de 7.70 $ par mois. En mars dernier, elle a été ramenée à 3040 francs par réfugié, soit 3.08 $.
Cette réduction a continué. En ce mois de mai, une catégorie de réfugiés a carrément été retirée de la liste des bénéficiaires de la ration alimentaire. « Nous allons mourir de faim ici dans ce camp, apparemment nous n’avons pas plusieurs options. Il ne nous reste qu’à rentrer chez nous bon gré mal gré », explique un réfugié désespéré.

Catégorisation à multiples conséquences
Ceux qui n’osent pas rentrer, traversent une période très difficile. Sans assistance ni revenu, ils passent des jours sans manger là où ils sont dans le camp Mahama. Certains s’adonnent alors aux actes de banditisme. Les réfugiés qui bénéficient encore de l’assistance du HCR (Haut commissariat des Nations-Unies pour les réfugiés) ou qui exercent des activités génératrices de revenus ne sont plus en sécurité au camp, alertent les réfugiés du camp Mahama. Leurs biens sont volés par leurs compagnons de camp, affamés.
Au niveau national, la stratégie de catégorisation des réfugiés a été analysée. La baisse de leur assistance s’expliquerait par les difficultés financières que traverse l’organisation onusienne en charge des réfugiés. Plus pays membres de l’EAC (Communauté d’Afrique de l’Est) se sont montrés favorables et ont accepté de faciliter l’intégration des réfugiés burundais dans leurs communautés pour qu’ils puissent subvenir eux-mêmes à leurs besoins. La Tanzanie s’est montrée réticente.
Le Rwanda est le pays de la région où les réfugiés burundais se disent en sécurité et seraient bien traité. Il fut même un temps où Kigali était accusé par Gitega de s’opposer au retour de burundais qu’il héberge.
Le premier convoi de rapatriement volontaire a quitté Kigali en août 2020. En neuf mois de rapatriement, plus de 20 000 réfugiés burundais se sont inscrits sur les listes pour rentrer. Une fois au pays, ils bénéficient d’un paquet retour de 3 mois chacun. 150$ par adulte et 70$ par mineur pour les aider à se réintégrer dans la société qu’ils avaient quitté.
Kigali, correspondance de Joyce Mwamikazi

