La situation des droits humains s’est aggravée au Burundi. C’est ce qu’a indiqué la Commission d’enquête des Nations unies ce jeudi 16 septembre. «Depuis l’investiture du président Ndayishimiye il y a 15 mois, non seulement de graves violations des droits de l’Homme ont continué d’être commises, mais à certains égards la situation s’est détériorée», a déclaré Doudou Diène, président de la Commission d’enquête des Nations unies.
D’après cette commission de l’ONU, «malgré certaines améliorations, la situation globale a empiré pour les partis d’opposition, les journalistes et les ONG, qui font face à une répression renouvelée». «Les membres des partis d’opposition sont toujours régulièrement la cible de restrictions abusives et font l’objet de graves violations des droits de l’Homme telles que les disparitions, les arrestations et détentions arbitraires et les actes de torture», a rapporté le communiqué.
Les enquêteurs indiquent que «certains actes commis par les forces de sécurité « pourraient constituer des crimes contre l’humanité». «Tout en levant certaines sanctions imposées à la société civile et aux médias et en libérant certains défenseurs des droits de l’Homme et journalistes, le gouvernement a pris des mesures, en parallèle, pour renforcer son contrôle sur le travail des ONG internationales et font régulièrement preuve d’une hostilité manifeste envers le journalisme indépendant», a ajouté le communiqué.
Élu en 2020, Évariste Ndayishimiye a suscité un espoir d’ouverture au Burundi. Un pays qui a connu des années de crise marquées par des exécutions sommaires, des disparitions et des détentions arbitres. En 2020, la Commission, chargée depuis 2016 par le Conseil des droits de l’Homme d’enquêter sur les exactions commises au Burundi, a invité l’administration d’Évariste Ndayeshimiye à «briser le cycle de la violence» et à coopérer avec les Nations unies.
Trésor Mutombo