« Lorsqu’on a une œuvre qui est attaquée, on est le moins bien placé pour la défendre. Il y a quelque chose de mortifère pour l’auteur qui est attaqué de dire voilà ce que j’ai voulu faire, quelles sont mes intentions », a dit Mohamed Mbougar Sarr, lauréat du prix Goncourt, lors d’une conférence de presse à Dakar, capitale sénégalaise, cité par l’AFP.
Vendredi 1er avril, c’était la première conférence de l’écrivain sénégalais à Dakar dans sa distinction. « La polémique et les amalgames ne m’ont pas surpris. Depuis longtemps, j’ai été préoccupé par une question, ce que signifie être romancier aujourd’hui », a dit Mbougar Sarr.
Pourtant, son œuvre « Des purs hommes » a été mal accueilli par certains qui ont estimé que l’écrivain s’y montre favorable à l’homosexualité, considéré comme une déviance au Sénégal.
« Quand on est celui qui a créé l’œuvre, c’est difficile et même pas souhaitable de se défendre. Tout ce que j’ai à dire est dans mon travail littéral. La réponse est là », a réagi le lauréat du prix Goncourt. D’après lui, « un romancier est quelqu’un qui ne capte jamais rien d’autre que l’inquiétude ambiante ».
« Tout mon esprit est de garder l’essentiel. Mon travail est un travail de fiction. Tout ce qu’on peut proclamer sur moi comme fantasme et caractérisation est dérisoire », a déclaré M. Mbougar.
Auteur de quatre livres, Mbougar Sarr vit en France. En octobre dernier, l’écrivain sénégalais a remporté le prix Goncourt, prestigieux prix littéraire en France, pour son œuvre « Le plus secrète mémoire des hommes ». C’est une fiction sur la vie de Yambo Ouloguem, défunt écrivain malien.
Trésor Mutombo