Ousmane Sonko est-il coupable ou non de viols commis entre 2020 et 2021 sur Adji Sarr, masseuse d’un salon de beauté de Dakar ? Ce jeudi 1er juin, le Sénégal attend connaître le sort de l’opposant de 48 ans, accusé de viols.
Le procureur a requis dix ans de réclusion contre le leader du parti Pastef pour viols, ou au minimum cinq ans de prison pour « corruption de la jeunesse ». Mais Ousmane Sonko ne cesse de clamer son innocence. Il crie à un complot ourdi par le président Macky Sall pour l’écarter de la course à la présidentielle de 2024.
L’enjeu est autant criminel que politique. M. Sonko, 48 ans, risque de perdre son éligibilité, déjà compromise par une récente condamnation à six mois de prison avec sursis pour diffamation contre un ministre.
Depuis février 2021, que l’affaire de viols présumés défraie la chronique, M. Sonko est engagé dans ce que certains appellent un Mortal Kombat, du nom d’un jeu vidéo, pour sa survie judiciaire et politique et contre M. Sall.
Une vingtaine de civils ont été tués depuis 2021 dans des troubles largement liés à sa situation. Le pouvoir et le camp de M. Sonko s’en rejettent la faute.
Le Sénégal, rare pôle de stabilité dans une région troublée sans être pour autant étranger au tumulte politique, a connu de nouveaux affrontements entre supporteurs de M. Sonko et forces de sécurité autour de son procès puis de son retour du sud du pays vers Dakar vendredi.
Dimanche, Ousmane Sonko a été interpellé et ramené de force chez lui dans la capitale où il est bloqué par un déploiement policier. Les forces de sécurité ont repoussé depuis, à coups de lacrymogènes, voire d’interpellations, toute tentative de l’approcher.
Aux premières heures mardi, il s’est déclaré « séquestré » et a appelé les Sénégalais à manifester « massivement ».
Des jeunes ont attaqué les maisons de membres du camp présidentiel et se sont livrés à des saccages. Des représailles ont été conduites contre les biens de membres de l’opposition et du parti de M. Sonko.
La Rédaction