Un avion de chasse a été abattu mardi à Khartoum, où des affrontements et des tirs d’artillerie ont visé plusieurs quartiers de la capitale du Soudan en guerre, selon des témoins.
« Nous avons vu des pilotes sauter en parachute alors que l’avion plongeait vers le sol », a déclaré un témoin dans le nord de Khartoum. Une source au sein des paramilitaires des Forces de soutien rapide (FSR) a indiqué à l’AFP que les FSR avaient abattu l’avion de l’armée.
Les FSR ont déclaré avoir « arrêté le pilote après son atterrissage », dans un communiqué, accusant également l’armée « d’odieux massacres » dans la région de Khartoum.
L’armée soudanaise, dirigée par le général Abdel Fattah al-Burhane, est en guerre depuis le 15 avril avec les paramilitaires des FSR menés par son ancien numéro deux, le général Mohamed Hamdane Daglo. Le conflit a fait près de 3.000 morts, selon l’ONG Acled, et 2,8 millions de déplacés et de réfugiés, d’après l’ONU.
Un habitant d’Omdourman, dans la banlieue nord de la capitale, a fait état mardi de « violents affrontements utilisant divers types d’armes ».
D’autres témoins ont déclaré avoir observé « des frappes aériennes (près) du bâtiment de la télévision d’Etat », contre lequel les FSR ont lancé une attaque cette semaine et fait usage de missiles anti-aériens mardi. Dans l’est de la capitale, des résidents ont également fait état d’affrontements avec des mitrailleuses.
L’armée a aussi « lancé des roquettes et de l’artillerie lourde » sur les bases des FSR dans le centre et le nord de la capitale, a raconté un témoin. Des maisons ont été endommagées et des civils ont été transportés d’urgence dans l’un des rares hôpitaux encore opérationnels, a ajouté un autre.
A Khartoum et dans la région occidentale du Darfour, les combats ont principalement touché des quartiers densément peuplés. Les rues sont jonchées de cadavres et des maisons ont été ciblées par des missiles, selon des témoins.
Pris au piège par les combats, les civils doivent rationner eau, nourriture, électricité et médicaments depuis près de trois mois.
AFP/Sahutiafrica