Ces derniers jours, le Tchad a accueilli plusieurs réfugiés soudanais. Ces milliers de personnes fuient les combats au Soudan. L’ONU s’inquiète de l’“arrêt imminent » de l’aide alimentaire dans ce pays.
« Au cours des six derniers mois, il y a eu autant de réfugiés qui ont fui vers le Tchad (…) que durant les 20 dernières années depuis le début de la crise au Darfour (est du Soudan, ndlr) en 2003 », écrit le Programme alimentaire mondial (PAM) de l’ONU dans un communiqué publié ce mardi 21 novembre.
« Le PAM alerte aujourd’hui sur un arrêt imminent de son assistance alimentaire et nutritionnelle à 1,4 million de personnes » au Tchad, « dont les nouveaux réfugiés soudanais, en raison de contraintes financières », poursuit l’agence onusienne.
Environ 1,4 million de déplacés internes ou réfugiés sont sur le sol tchadien. Un nombre qui a augmenté avec les nouveaux affrontements au Soudan voisin. Selon l’ONU, le Tchad abritait déjà plus de 400.000 réfugiés ayant fui la guerre qui avait ravagé le Darfour de 2003 à 2020. Il en compte aujourd’hui près de 900.000.
« En décembre, le PAM sera contraint de suspendre son assistance aux déplacés et aux réfugiés du Nigeria, de la Centrafrique et du Cameroun, en raison de l’insuffisance des fonds. A partir de janvier 2024, cette suspension sera étendue (…) notamment aux nouveaux réfugiés du Soudan, qui ne recevront pas de nourriture », s’inquiète l’agence.
« Cette crise oubliée s’est aggravée alors que le monde a les yeux rivés sur d’autres situations d’urgence. Pour assurer un soutien continu aux populations touchées par la crise au Tchad au cours des six prochains mois, le PAM a besoin d’urgence de 185 millions de dollars », poursuit le communiqué. Une somme pas encore mobilisée.
La Rédaction/AFP