Les dirigeants rwandais et congolais sont parvenus à un accord pour se rencontrer en face-à-face à Luanda, capitale angolaise, a annoncé le président Joao Laurenço après être entretenu avec le président Félix Tshisekedi et son homologue rwandais, Paul Kagame, mardi 31 mai.
La date de cette rencontre sera annoncée dans les prochains jours. Selon Luanda, Kinshasa a accepté de libérer deux soldats rwandais récemment capturés sur le territoire congolais. « Cette mesure est destinée à réduire la tension dans les relations entre les deux pays », rapportent les services du président angolais.
Pourtant, le même mardi, Vincent Karega, ambassadeur du Rwanda, a été convoqué à Kinshasa. D’après Eve Bazaiba, ministre congolais de l’Environnement, « il était question de signifier trois mots au diplomate rwandais : la protestation du gouvernement congolais, sa désapprobation et une mise en garde sévère du comportement de la République du Rwanda vis-à-vis de la RDC ».
A Kigali, Vincent Biruta, chef de la diplomatie rwandaise, a, lors d’un point de presse, rappelé que « des tirs venant du Congo ont atterri sur le sol rwandais ces dernières semaines ». « Si les attaques continuent, le Rwanda aura le droit de répondre et de protéger la sécurité de ses citoyens. Et nous avons les moyens de faire cela », a-t-il déclaré, même s’il assure que Kigali ne veut d’une crise.
Le Rwanda affirme vouloir « continué à discuter avec la RDC de manière bilatérale ou à travers différentes initiatives régionales ». De son côté, Kinshasa dit être ouvert à un dialogue sincère avec son voisin. Mais il continue d’accuser le Rwanda de soutenir le M23.
Entre Kinshasa et Kigali, les relations diplomatiques sont tendues. Une situation provoquée par la reprise des hostilités entre les forces congolaises et les rebelles du Mouvement du 23 Mars. Pour Kinshasa, le Rwanda soutient le M23. Des accusations que Kigali rejette. Et à son tour, il accuse la RDC de coaliser avec les rebelles FDRL.
Trésor Mutombo