Et pendant ce temps-là, la présidence qui représente l’État, la primature aussi, le gouvernement aussi, le parlement n’en parlons même pas, bref tout ce monde-là et ce que nous ne pouvons citer ici sous peine de mort ou d’invitation sans retour à la censure, qui font office de l’État, sont ces derniers temps dans une belle forme de masturbation.
Cette masturbation est avant tout et seulement intellectuelle, car comment comprendre que l’État organise des levées de fonds pour offrir à ses agents (militaires, policiers, agents de renseignement) alors que les médecins et les enseignants, eux, meurent ici presque tous les jours sur les fronts de la misère ? L’État pourrait tout simplement décider de dissoudre tous les privilèges et avantages excessifs dont bénéficient plusieurs de ses institutions pour enfin améliorer la qualité de vie de tous ces travailleurs essentiels.
Les institutions de la RDC (présidence, primature, gouvernement, parlement…) donc tous nos serviteurs toujours en mode privilégié de la République…
Parce que pour eux seulement, ceux qui sont dans les institutions, les paiements des primes, salaires et avantages multiples sont souvent en mode « procédure d’urgence ». Au lieu de faire enfin travailler les deux chambres du Parlement pour voter des lois budgétaires qui garantiraient que, dans notre pays riche, aucun élu ou membre du gouvernement ne puisse être mieux payé que ceux qui défendent et protègent le pays (enseignants, médecins, militaires, policiers, agents de renseignement…), on préfère leur donner un poison aujourd’hui – pardon, un poisson – sous forme de dons, au lieu de leur apprendre à pêcher.
Les institutions de la RDC (présidence, primature, gouvernement, parlement…) donc tous nos serviteurs toujours en mode privilégié de la République…
Il est donc absurde que l’État fasse des dons à l’État alors qu’il suffirait de bien paramétrer notre budget pour une justice distributive qui prioriserait l’enseignement, la recherche et la défense du pays. Mais encore une fois, nos experts ont trouvé mieux que de faire des dons comme nous offrons à Dieu, ignorant les milliers de chômeurs et de victimes de la pauvreté autour de nous.
Quand on le dit, tout le monde pense « il est devenu athée », « c’est un sorcier »… Si c’est ça être un patriote, je choisis la patrie, chers amis, car avant d’aller au paradis ou en enfer, il faut bien vivre quelque part sur cette terre avec un peu de dignité… et moi, je choisis le Congo ! Pas sûr que ce soit le choix de l’armée céleste qui, par vocation, devrait défendre tous les peuples du monde.
Conclusion : Ainsi, tant que ces institutions continueront à privilégier leurs propres intérêts au détriment du bien-être collectif, nous resterons prisonniers d’un cycle de misère et de lâcheté. La vraie question est : quand l’État va-t-il cesser de se masturber intellectuellement et commencera-t-il à agir pour le bien de tous ? La réponse, chers compatriotes, dépend de nous.
Christian Gombo, Ecrivain

