En Algérie, le président Abdelmadjid Tebboune a remplacé son expérimenté ministre des Affaires étrangères, Ramtane Lamamra, par Ahmed Attaf dans le cadre d’un remaniement ministériel intervenu jeudi 16 mars.
Ce remaniement a touché une dizaine de fauteuils au sein du gouvernement. Ahmed Attaf reprend la tête de la diplomatie algérienne plus de 20 ans plus tard. Diplomate de carrière, M. Attaf s’est formé à l’École nationale d’administration ENA d’Alger, comme le président Tebboune.
La nomination du diplomate intervient dans un contexte marqué par le regain de tension entre son pays et le voisin marocain autour l’épineux dossier du Sahara occidental. Ce territoire est disputé entre le Maroc et les indépendantistes du front Polisario, soutenus par l’Algérie, depuis le désengagement en 1975 de l’Espagne, l’ancienne puissance coloniale.
Le Polisario réclame un référendum d’autodétermination sous l’égide de l’ONU tandis que Rabat promeut une autonomie sous sa souveraineté.
Lundi, l’absence de M. Lamamra lors de la visite de deux jours à Alger, les 12 et 13 mars, du chef de la diplomatie européenne Josep Borrell, avait suscité plusieurs interrogations. « C’est pourtant à lui que revenait la charge de l’accueillir » à Alger, avait rappelé le journal Le Matin d’Algérie. Ce média s’est questionné sur d’éventuels « problèmes de santé du ministre, une disgrâce ou des désaccords avec le président Tebboune ».
Au total, le remaniement a touché onze ministères, dont celui des Finances, du Commerce, de l’Industrie et la Production pharmaceutique, de la Jeunesse et des sports, des Transports, et celui de l’Environnement… Le chef de l’État algérien a aussi nommé un nouveau directeur de cabinet à la présidence.
Dinho Kazadi