Après son procès en appel, Guillaume Bunyoni, ex-Premier ministre sous le coup d’une condamnation à la prison à perpétuité, attend le verdict dans un mois, selon la Cour suprême du Burundi.
En première instance, le même tribunal l’avait jugé coupable d’avoir voulu renverser le gouvernement et d’avoir menacé la vie du président Evariste Ndayishimiye, ainsi que d’enrichissement illégal et de déstabilisation de l’économie.
Devenu Premier ministre en juin 2020, Alain-Guillaume Bunyoni avait été démis de ses fonctions en septembre 2022, quelques jours après que le président ait dénoncé des velléités de « coup d’Etat ».
M. Bunyoni, considéré comme le véritable numéro deux du régime et le chef de file des durs parmi les généraux œuvrant dans les coulisses du pouvoir, avait ensuite été arrêté en avril 2023.
Lors de son procès en appel lundi et mardi, le général Bunyoni a de nouveau plaidé non coupable de tous les chefs d’accusation et demandé à être « acquitté purement et simplement », a indiqué à l’AFP, sous couvert d’anonymat, une source présente aux audiences, qui se sont tenues dans la prison centrale de Gitega où est détenu l’ancien dirigeant.
Le procureur a de son côté demandé la confirmation de sa peine et que soient ajoutées une amende de plus de 24 milliards de francs burundais (7,6 millions d’euros) et la confiscation de ses biens meubles et immeubles.
Le président de la cour, Emmanuel Gateretse, a indiqué que la décision serait donnée dans les prochaines semaines, « sans dépasser le délai réglementaire d’un mois », selon le témoin présent sur place et une source judiciaire.
Le président Evariste Ndayishimiye a succédé en juin 2020 à Pierre Nkurunziza, décédé après avoir dirigé d’une main de fer le Burundi durant 15 ans.
Si la communauté internationale a salué une certaine ouverture du pays depuis son arrivée au pouvoir, une commission d’enquête de l’ONU affirmait en septembre 2021 que la situation des droits de l’Homme restait « désastreuse » au Burundi.
AFP/Sahutiafrica