Ce mardi 26 mars, les autorités maliennes ont interdit les activités à Bamako d’une rare coalition d’opposants récemment créée, invoquant des « menaces de troubles à l’ordre public », a indiqué l’AFP mardi de source officielle.
Mise en place mi-février, la coalition « Synergie d’action pour le Mali » propose « une autre voie » dans ce pays dirigé par des militaires putschistes depuis 2020.
Elle était formée de membres de 30 partis et formations d’opposition, dont des partisans de l’influent imam Mahmoud Dicko, et s’est montrée très critique à l’égard de la junte. Elle estime que « les attentes du peuple sont loin d’être satisfaites ».
« En raison du contexte sécuritaire et des risques de menaces de troubles à l’ordre public, les activités du regroupement dénommées Synergie d’action pour le Mali sont formellement interdites sur l’ensemble du territoire du district de Bamako », indique un arrêté, daté de lundi, du gouverneur de la capitale Abdoulaye Coulibaly.
Le gouverneur, un civil, a rencontré en avant « les multiples agissements » de la coalition, selon lui, « en violation de la réglementation en vigueur ».
Le gouverneur de Bamako dépend du ministère de l’Administration territoriale et de la Décentralisation dirigé par le colonel Abdoulaye Maïga, porte-parole du gouvernement. Les expressions d’opposition sont devenues exceptionnelles sous la junte, étouffées par les injonctions à l’unité nationale et les mesures répressives.
La junte dirigée par le colonel Assimi Goïta avait décrété en juin 2022 que les militaires cédaient le pouvoir aux civils à l’issue d’une période dite de transition s’achevant ce 26 mars 2024, après une présidentielle prévue en février de la même année.
Les militaires ont annoncé le rapport de la présidentielle à une date aujourd’hui toujours inconnue. Depuis, ils n’ont donné aucune nouvelle indication quant à leurs intentions après le 26 mars.
Depuis le putsch d’août 2020, la Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest s’est évertuée en vain à limiter au maximum le maintien des militaires au pouvoir. La junte a annoncé le retrait du Mali de la Cedeao.
AFP/Sahutiafrica