Après une rébellion avortée de Wagner le week-end contre le Kremlin à partir du front ukrainien, la Russie assure de continuer d’opérer en Centrafrique à travers ce groupe de paramilitaires, selon Bangui.
Fidèle Gouandjika, ministre conseiller spécial du président Touadéra, est clair. « L’affaire entre Evguéni Prigojine (le chef de Wagner) et (le président russe) Vladimir Poutine ne nous regarde pas, c’est une affaire interne à la Russie », a-t-il déclaré.
D’après M. Gouandjika, les soldats de Wagner vont peut-être changer de chef, mais ils continueront d’opérer pour le compte de la Russie. « Bangui a signé un accord de défense avec Moscou et non Wagner. La Russie a sous-traité avec Wagner, si la Russie n’est plus d’accord avec Wagner, alors elle nous enverra un nouveau contingent », a-t-il déclaré à l’AFP.
C’est une annonce qui intervient après que Sergueï Lavrov, chef de la diplomatie russe, a affirmé que ce groupe paramilitaire va continuer à opérer au Mali et en Centrafrique.
En 2018, des centaines de mercenaires de Wagner avaient débarqué en Centrafrique. Pour Moscou, il s’agissait d’instructeurs. Cela s’est passé dans un contexte de brouille entre Paris et Bangui. En fait, l’administration du président Touadéra reprochait à la France de lui tourner progressivement le dos, en soutenant un embargo sur les armes qui l’empêchait d’armer ses militaires pour combattre une multitude de groupes armés, qui occupent les deux tiers du territoire depuis le début d’une sanglante guerre civile en 2013.
Ces mercenaires russes avaient permis de déjouer une offensive d’une coalition de groupes armés contre Bangui en décembre 2020. Depuis, des groupes armés ont été délogés de leurs positions. Mais, les Nations unies accusent l’armée centrafricaine, le groupe Wagner, mais aussi les rebelles d’exactions et crimes contre les civils.
La Rédaction