J’aime Kinshasa! Même si Kin la belle n’est plus le label de Kin. Je connais toutes les 24 communes de Kinshasa par cœur! Un effort voulu et consenti au fil des ans par des paris et investissements risqués.
Alors à tout seigneur, tout honneur : Je vais commencer par parler de ma cité qui n’est rien d’autre que la commune de Bandalungwa! Je ne suis pas de ceux qui l’assimile à Paris, car ce genre de pari nourrit un éternel complexe. Bandal, c’est Bandal, avec son histoire, ses réalités et surtout sa dramaturgie propre!
A Paris, les bruits de bars, boîtes de nuit et resto ne font pas la concurrence en bruit aux églises étalés pêle-mêle sur des avenues tracées selon une logique globale.
Mon Bandal se nourrit de l’ambiance populaire et chez nous le soleil se lève à 18heures! A Bandal, le jour c’est la nuit, la nuit c’est le jour et sans électricité on sait éclairer la vie en dansant le ndombolo de manière silencieuse et uniformément.
Ça ne sera jamais possible à Paris!
A Bandal, l’uniformité de construction de tant de maison, offre à la vue un bijou architectural sans pareille. Le sens de construction en matériaux durables trouve tout son sens par la solidité de toutes les réalisations en terme d’aménagement du territoire.
Certes Bandal n’est pas grand, mais c’est Bandal et là on veille la nuit. On épuise le carpe diem et on exploite les plaisirs dans n’importe quel format.
A Bandal, la sape est une religion. Bien s’habiller c’est avant tout faire plaisir au regard des autres. La “sapologie”, toute une science qui se démontre par des défilés aléatoires jamais définis à l’avance! Est-ce qu’a Paris, il y a de sapeurs ?
Bandal, c’est aussi l’intelligentsia! Que de génies! Que de savants! Qui osent briller dans les études quoi que vivant dans un environnement défavorable à toute concentration. Notre secret est un secret d’Etat. Nous sommes légions comme exemple. Mais à Paris, il y en a qui échouent quand même en classe malgré les bonnes conditions d’études. Quoi qu’il en soit, étudier au pays, c’est toute une expérience professionnelle. On ne le saura jamais. Hélas!
Les chats ne se mangent?
A Bandal, les chats ne se mangent pas officiellement, les chattes oui! Au marché, au “couzu”, au tunnel, à l’école, à l’escalier, sur la toiture, derrière ou devant un mur, … partout la sexualité est un vécu qu’on ne cherche pas à cacher. Ça fait partie de la vie alors que Paris ignore les constructions de fortune où seuls des voix jouissives polluent l’air! Malheur aux mauvaises rencontres car tout là-bas à Bandal est ennemi de la lumière.

A Bandal, le sport est roi. Le football se vit dans toutes les artères même sur le macadam, on joue au foot. Même le long d’un mur, on jongle avec un ou plusieurs ballons. Chez nous, c’est Bandal et même Neymar n’a pas la condition physique qu’il faut pour jouer sur nos terrains. La faute au confort manquant qui nous oblige à l’endurance, faute de mieux.
Bandal, ce sont les bouquins qui se vendent (vendeurs ambulants, bouquinistes…etc) des bouquins qui se lisent (bibliothèques, écoles…) et pendant qu’à Paris les gens ont le temps de lire, nous on a le temps et de lire en vivant l’article 15 (Débrouillez-vous)
Bandal, la cité de cités. Divisé en deux par la route principale Kasa-vubu. Bandal est une vitrine de la vente des habits et de chaussures. Des super-marchés font la queue pour séduire la clientèle.
Bandal ce n’est pas Paris, Bandal c’est Bandal!
Les sourires de gens sont authentiques, et la chaleur humaine jamais ne tiédit.
J’ai même oublié de citer les artistes. Non, Bandal est béni!
Nos sourires et notre joie de vivre sont l’électricité qui manquent à Paris et qui pour le contredire? Personne. Surtout pas les Parisiens qui ont eu l’honneur de visiter Bandal!