L’Égypte et le Soudan accusent l’Éthiopie, qui a lancé la production d’électricité de son grand barrage de la Renaissance sur le Nil dimanche 20 février, de non-respect des engagements. Si Khartoum dénonce une violation flagrante des engagements internationaux, le Caire accuse l’Éthiopie, voisine, de persister dans ses violations de la Déclaration de principes de 2015 signée entre les trois États.
Cette déclaration de principes prévoit la recherche d’une solution négociée. Mais Addis-Abeba, Khartoum et le Caire peinent à trouver un compromis. Pour Omar Kamel, négociateur en chef du Soudan dans ce dossier, « ce que le Premier ministre éthiopien a qualifié de naissance d’une ère nouvelle est une violation flagrante des engagements internationaux ».
Omar Kamel affirme que le Soudan rejette toute mesure unilatérale à propos du remplissage du barrage et les opérations qui lui sont liées. Selon la diplomatie égyptienne, la décision d’Addis-Abeba avait été annoncée « unilatéralement comme lors du premier et du deuxième remplissage du barrage de plusieurs milliers de dollars en 2020 ».
En avril dernier, des pourparlers menés à Kinshasa, sous l’égide de l’Union africaine (UA), n’avaient pas abouti. Le Caire et Khartoum ont pointé l’intransigeance de l’Éthiopie après l’échec de négociations. L’Égypte et le Soudan restent opposés à la construction du barrage de la Renaissance. Pourtant, l’Éthiopie affirme que ce barrage controversé est essentiel pour son « développement économique et sa production d’électricité ».
« Comme vous pouvez le voir, cette eau générera de l’énergie tout en coulant comme elle coulait auparavant vers le Soudan et l’Égypte, contrairement aux rumeurs, qui disent que le peuple et le gouvernement éthiopien bloquent l’eau pour affamer l’Égypte et le Soudan », a tenté de rassurer Abiy Ahmed, Premier ministre éthiopien. Malgré qu’Addis-Abeba s’est voulu rassurant, le Caire et Khartoum campent sur leur position.
L’Égypte craint la mise en péril de ses approvisionnements en eau du Nil. Le Soudan, de son côté, s’est dit préoccupé par la sécurité du barrage et de l’eau circulant dans ses propres barrages et stations d’eau. Les tentatives de négociations ont brillé par l’échec. Les trois États peuvent-ils trouver un accord sur ce qui apparaît, sans doute, comme une question de survie pour l’Égypte ?
Trésor Mutombo