Mardi 15 mars, Diébédo Francis Kéré, architecte burkinabè basé à Berlin en Allemagne, a remporté l’édition 2022 du prix Pritzker. Il devient le premier Africain lauréat de ce prix qui a déjà couronné les grands noms de l’architecture comme Frank Gehry, Tadao Andō, Renzo Piano, Zaha Hadid ou Jean Nouvel.
C’est en quelque sorte une consécration pour l’architecture locale, même si Diébédo Francis Kéré a fait ses études en Allemagne. « Il utilise beaucoup de matériaux locaux pour faire une sorte d’architecture locale, bien qu’il soit formé en Allemagne. Et qu’il ait fait sa carrière là-bas. Il adapte son art au contexte », souffle à Sahutiafrica une source locale. « Il a apporté quelque chose à l’architecture mondiale », dit-elle.
L’école primaire de Gando, située dans son village natal où il a mené d’autres projets, reste parmi ses réalisations phares. Un établissement conçu pour résister à la chaleur et fonctionner avec des ressources limitées. Son succès a conduit à son extension, à la construction de logements pour les enseignants et à une nouvelle bibliothèque.
Pour les organisateurs du prix Pritzker, cette école « jette les bases de son idéologie : bâtir une source avec et pour une communauté afin de répondre à un besoin essentiel et corriger les inégalités sociales ».
Diébédo Francis Kéré, lauréat de cette édition, affirme continuer d’œuvrer dans ce sens. « Quand j’ai commencé à faire l’architecture, je fais le tour pour collecter les idées et des informations dans l’ère préindustrielle en Allemagne et les combiner avec ce qui s’est fait au Burkina Faso pour créer une école moderne. J’avais toujours utilisé les matériaux, qui étaient locaux et qui ne causent pas des problèmes à l’environnement », a déclaré M. Kéré à RFI.
Des ouvrages de Diébédo Francis Kéré sont situés sur le continent africain, notamment au Bénin, au Burkina Faso, au Mali, au Togo, au Kenya ou au Mozambique, mais il s’est aussi vu commander des pavillons et installations en Europe et aux États-Unis.
Trésor Mutombo