Burkina Faso/Procès Thomas Sankara : «…les accusés doivent être condamnés à la hauteur de leur forfait» (Me Prospère Farama)

La justice doit être rendue aux familles, qui ont attendu la tenue de ce procès pendant 30 ans. C’est ce qu’affirme Me Prospère Farama, un des avocats de Miriam Sankara. « Les familles se contentent de mini-vérités qu’elles ont pu entendre dans ce procès. Elles ont dû se faire une idée sur ce qui s’est passé le 15 octobre 1987 avec des multiples témoignages », a-t-il déclaré à Sahutiafrica.

Me Prospère Farama confie que « les familles sont soulagées de savoir qu’il n’y a pas d’impunité pour ce genre de crime, surtout au regard de la barbarie ou la façon dont le crime avait été perpétré ». D’après lui, « la famille de Thomas Sankara vit ce procès avec beaucoup de soulagement, mais aussi elle n’a aucun esprit de revanche et de vengeance malgré les tracasseries qu’elle a pu subir durant les trente années du régime de Blaise Compaoré ».

« On attend juste la justice parce que ça fait plus de 30 ans que les familles sont restées dans une situation de non-accès à la justice. Mais pour le coup, il y a une occasion pour eux de faire entendre la cause de l’assassinat de leurs parents. On attend que le droit soit dit tout simplement. Et que les accusés, qui ont été reconnus soient condamnés à la hauteur de leur forfait », a dit l’avocat de Mariam Sankara.

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«On aurait aimé entendre la version de Blaise Compaoré»

« Je pense que ça apaisera les cœurs pas parce qu’ils n’avaient pas un sentiment de vengeance. Mais ils estimaient qu’il était injuste pour ce que Sankara a fait pour ce pays, peut-être pour le continent, qu’il n’ait pas de justice rendue pour ces assassinats ignobles », a ajouté Me Prospère Farama.

Mardi 11 janvier, le procès sur l’assassinat de Thomas Sankara et ses compagnons a repris avec les auditions de témoins, qui sont à l’extérieur du Burkina Faso par vidéoconférence. Commandant adjoint de la gendarmerie au moment de des faits, Moussa Diallo, un des témoins, a soutenu que le coup d’Etat contre le capitaine Sankara a été prémédité. Blaise Compaoré, ex-président burkinabè exilé en Côte d’Ivoire après sa chute en 2014, est accusé d’en être le commanditaire. L’ancien président et Hyacinte Kafando sont les principaux accusés. Ils seront jugés par contumace.

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Selon Me Prospère Farama, « on aurait vraiment aimer entendre de la propre bouche de Blaise Compaoré sa version de faits. Ce n’est pas qu’on n’a pas eu l’idée de sa version parce que durant ses trente années de règne, il s’est servi d’une version. Elle est résumée par Sankara voulait l’assassiner et les onze. Mais nous avons pris le devant. Malheureusement, ça s’est mal passé pour lui ».

« Tout a été démontré que depuis la prise du pouvoir par le capitaine le 4 août 1983, il n’avait jamais digéré n’avoir pas été le numéro 1. Et que depuis le premier jour de prise de pouvoir, il a tout mis en œuvre pour qu’un jour qu’il puisse reprendre le pouvoir qu’il estimait être le sien par tous les moyens y compris les assassinats », a-t-il indiqué.

Trésor Mutombo

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